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Critique de Stoffia


TW : Viols

Une femme à Berlin n'est pas une fiction. C'est le journal intime d'une journaliste berlinoise, tenu pendant l'occupation soviétique de la capitale allemande vers la fin de la guerre.

C'est le récit de la normalisation des viols quotidiens sur des dizaines de milliers de femmes. C'est une plume puissante qui réussit à être étrangement magnifique malgré les horreurs qu'elle raconte.

Certaines entrées du journal y sont inscrites quelques heures à peine après des événements traumatiques. le journal devient, au fil de l'écriture, un mécanisme de défense. C'est aussi les réflexions et les dilemmes de l'autrice.

Comme les jours passent, elle cherche la protection des hauts gradés Russes qui défilent dans la ville. Parce que, se dit-elle, mieux vaut être violée à répétition, doucement, par un seul homme, que de l'être brutalement par tous les soldats qui passent. Et puis, se dit-elle, si elle sélectionne, parmi ses agresseurs, ceux qui la nourriront, devient-elle malgré elle une "vulgaire" prostituée? Ou serait-ce que, finalement, il n'y a rien de vulgaire à la prostitution, et que toutes les prostituées mériteraient d'être respectées et protégées?

Elle nous plonge aussi dans des réflexions qui sembleraient contemporaines sur l'état de la masculinité. La masculinité a-t-elle causé, ou est-elle causée par le fascisme? La masculinité peut-elle survivre à la chute du nazisme? Sera-t-elle irrémédiablement changée ou se chargera-t-elle, dans quelques décennies, de ramener Hitler comme elle l'a fait pour Napoléon?

Aoutch.

Une lecture bouleversante.
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