Quand tu es né d'un père diacre et d'une mère secrétaire dans une église, que ton frère est pasteur, que tu as passé le temps libre de ta jeunesse à la messe ou en camps religieux avant, un peu plus tard, de t'éloigner de la religion, comment s'étonner de la retrouver au centre de ton oeuvre une fois devenu écrivain ?
C'est le parcours atypique de
Jake Hinkson, qui a fait de la question de la foi et de la façon dont la pratiquent certains américains, le fond de sauce de ses livres. Et encore cette année avec
Rattrape-le ! traduit par
Sophie Aslanides
Un livre qui aurait pu s'appeler Recherche Peter désespérément, puisque l'impétrant n'a rien trouvé de mieux que de disparaître juste avant d'épouser la jeune Lily qui attend son enfant. Fille de pasteur, cette union ne fait pas l'unanimité dans sa famille, et encore moins dans la communauté pentecôtiste apostolique de cette petite ville de l'Arkansas.
Alors que chacun pense que Peter n'a fait que lâchement fuir ses responsabilités, jetant la honte sur la famille de Lily, celle-ci est persuadée du contraire et qu'il est arrivé malheur à son promis. Avec l'aide plus ou moins volontaire d'Allan, collègue de Peter qui en sait plus qu'il ne le dit, elle décide de mener l'enquête.
Entre prostitution sordide et petits trafics de drogues locaux, l'intrigue de
Rattrape-le ! se laisse lire, sans déplaisir aucun mais, avouons-le, avec un peu moins d'enthousiasme que pour les précédents.
Toujours la même délectation en revanche pour cette observation acérée de ce microcosme de tartuffes ricains et cette dénonciation de leurs travers qui les poussent généralement à voir davantage les pailles que les poutres dans les lits de leurs voisins.
Et rien que pour ça, j'en redemande du Hinkson !