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Critique de Christophe_bj


Dans l'Arkansas, la famille Stevens appartient à la communauté religieuse pentecôtiste intégriste d'une petite ville. le père en est le pasteur. Mais sa fille de 18 ans, Lily, encore lycéenne, est enceinte de son petit ami Peter. C'est une tache pour la famille, mais Peter semble décidé à épouser Lily, ce qui pourrait limiter les dégâts. Cependant, de manière inexplicable et soudaine, Peter disparaît. Tout le monde pense qu'il a voulu fuir à la fois Lily et ses responsabilités, mais Lily se refuse à croire à cette version des faits. Envers et contre tout et tous, elle va mener l'enquête, ce qui va l'amener à bien des découvertes totalement inattendues. ● J'ai lu tous les livres de Jake Hinkson (sauf The Big Ugly, introuvable en français comme en anglais) et à chaque fois pour moi la magie opère. C'est un maître en matière de composition d'intrigue, il excelle dans le roman noir. le rythme de son récit n'est ni trop lent, ni trop rapide : il est efficace et au service de l'intensité de l'histoire racontée. Les rebondissements, tous vraisemblables, abondent et on ne lâche pas le livre avant de l'avoir terminé. La fin est magistrale. Les personnages sont travaillés, ont de la profondeur. On s'attache à Lily et à son oncle Allan, mais aussi à son père et à sa mère, désorientés, perdus, ne sachant que faire. Allan est un personnage magnifique : celui qui ne croit pas, qui est considéré comme un pestiféré par la communauté est aussi celui qui agit le plus en faveur du Bien, par simple souci moral. ● Ayant baigné toute son enfance, son adolescence et sa jeunesse dans une communauté évangélique (son père était diacre, sa mère secrétaire dans une église, ses oncle et tante dirigeants d'une église dans la si particulière région des Ozarks), sa critique de cette Eglise est particulièrement bien menée. La façon qu'il a de dénoncer l'hypocrisie de ce milieu est jubilatoire et implacable (— Ça alors. Je ne savais pas que ce petit connard était doué à ce point. Pour moi, c'était un bon petit rat d'église. — Souvent, ce sont les pires.) Mais dans ce roman, la religion peut aussi être vécue avec sincérité : c'est le cas de Lily par exemple, mais aussi de son père. le livre évite le manichéisme. ● La critique sociale s'associe à la perfection aux éléments du roman noir et du polar pour produire des récits brillants dont on se délecte. Je conseille sans réserve celui-ci ! ● (Mesdames et Messieurs de Gallmeister, quand traduirez-vous et publierez-vous The Big Ugly paru en anglais en 2014 ?)
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