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Critique de dbacquet


Hypérion évoque un dieu de lumière. Dans une Grèce encore asservie il visite des sanctuaires, il ne cesse de solliciter avec un coeur plein de nostalgie, de passion, mais aussi de désespoir, comme si le monde tout à coup n'était plus que vide et chaos, ses dieux et ses génies. Pour Hölderlin, qui dans ce roman s'est personnifié en Hypérion, la Grèce représentait une sorte d'âge d'or, d'unité primitive, où l'on célébrait partout la vertu et la beauté, bref une vie naturelle et libre. Il y a parfois dans son évocation de cette nature des accents panthéistes qui transforment ce roman en un long poème sacralisé, bien que le doute, comme un poison mortel, s'y immisce partout, l'abattement succédant aux élans les plus vifs, du coeur et de l'esprit. Tout nous rappelle ici la fragilité de la condition des hommes, la présence des dieux, mais aussi l'oeuvre du destin et de la mort. Hypérion est d'abord un jeune homme déchiré mais sa rencontre avec Diotima va le transfigurer. Il s'éveille à l'amour mais aussi à l'héroïsme, en prenant part à l'insurrection de son pays. Il lui faudra voir cependant la barbarie de ses propres compagnons et Diotima ne résistera pas au chagrin de la séparation. Dans ce roman tout renvoie à la vie de Hölderlin, sa relation malheureuse puis tragique avec Susette Gontard, amour adultère devenu impossible, les troubles de la révolution française qu'il avait d'abord accueillie avec la fougue et les idéaux nobles de la jeunesse, et au bouillonnement intellectuel de son époque, Hölderlin ayant été au Stift de Tübingen en compagnie de Hegel et de Schelling.
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