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Critique de popie21


Une surprise dans ma boîte aux lettres ! Un gentil cadeau d'une petite fée qui se reconnaîtra. Un grand auteur de la littérature roumaine s'est offert à moi dans un recueil de neuf courtes nouvelles.

Ces nouvelles abordent des thèmes en apparence assez différents, la jeunesse et son avenir, la musique, l'amour, le passage du temps, le cycle de la vie, mais toutes se rejoignent sur une même obsession : la mort.

Comment un auteur qui écrit aussi bien de si belles choses peut-il revenir de façon aussi inéluctable sur la mort ? J'avoue que cette question me taraude et me peine. Comme cet homme a dû souffrir pour que chacune de ses nouvelles se transforme en l'expression d'une âme torturée.
En effet, quand le narrateur décrit la jeunesse, il prédit déjà sa fin prochaine ; son travail de professeur et c'est sa mort qu'il imagine ; quand il parle de sa grand-mère, malgré les richesses qu'elle a à lui transmettre, il se concentre sur sa fin prochaine ; lorsqu'il aborde la musique qu'il aime avec passion, on saisit une autre obsession dans l'obsession : le devenir de sa précieuse collection de disques après sa mort ; et lorsqu'il voyage et tombe amoureux, il ne pense qu'à la fin du voyage comme une inéluctable malédiction.
On sent qu'un grand travail de sape fait son oeuvre en lui et l'empêche de profiter pleinement des bonnes choses.

Et pourtant, malgré cette omniprésence de la mort, de superbes rayons de soleil apparaissent : dans le magnifique jardin de sa grand-mère, dans le sourire d'une “petite japonaise”, dans l'enivrement d'un concert et la pureté de ses notes, dans ses rêves d'amour impossible ou dans le chant magique et envoûtant d'un petit oiseau.

C'est donc une série de nouvelles superbement écrites et traduites que j'ai eu le plaisir de lire. L'auteur est sarcastique et dénué de toutes illusions, il montre un esprit percutant et un regard acéré sur ses contemporains et sur la vie. J'ai ressenti le travail d'un homme très intelligent, probablement trop clairvoyant pour ne pas devenir fataliste et pourtant j'ai cru percevoir dans ses nouvelles un grand amour de la vie, un amour trop fort peut-être pour être assumé.

N.B. : Un clin d'oeil de félicitations à la traductrice Gabrielle Danoux, ce doit être un travail colossal que de décoder un tel esprit.
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