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Critique de FritzLangueur


Ces deux textes émanent d'une commande à l'auteur de Eric Vigner, du Théâtre de Lorient, tous deux mis en scène à Avignon en 2012. Christophe Honoré est homme de son temps. Il connaît intrinsèquement les aspirations d'une jeunesse, en rupture de codes avec notre société conservatrice. A l'inverse de beaucoup de créateurs contemporains, il n'affiche pas sa condescendance pour son sujet, n'intellectualise pas, n'essaie pas de reproduire maladroitement un langage ou un comportement « jeun's ». La crudité des mots, des actions, voire des pensées sont une réalité à laquelle il apporte une vraie crédibilité. Avec « La faculté » pièce incisive, il relate, dans un espace temps très court, une véritable tranche de vie, symbolique d'un mode de fonctionnement et de pensée. le message est clair, pas de salut pour la différence. L'idée peut paraître excessive. L'excès provoque toujours la réaction. En quelques mots et répliques cinglantes, ce sont tous les codes des quartiers un peu difficiles qui sont exposés (racisme, violence ordinaire, homophobie, code de l'honneur…). Il nous donne un reflet d'une réalité que beaucoup édulcorent par peur, ou manque de connaissance. Il ne dénonce pas, il constate. Il ne généralise pas, il interpelle. Bien plus intériorisé, « Un jeune se tue » reprend cette même trame avec une une variation sur le sentiment. Cette pièce est du reste plutôt destinée au cinéma, par son langage mais également ses indications. L'amour qui apparaît dans les deux textes en filigrane, est pourtant le coeur du sujet. le regard de l'autre est souvent cause d'un désastre sentimental, sujet aux remords et regrets. Depuis des années, avec ses films, ses livres, Honoré, exprime sa version Aragonesque des amours contrariés, quelque soit le milieu social retenu, les protagonistes, ou les situations. Sa violente souffrance intérieure révèle un côté écorché, et donne, comme c'est le cas ici, des oeuvres aussi bouleversantes que pénibles au niveau du ressenti.
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