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Critique de Marcuyttendaele


On l'aime Delphine Horvilleur. On l'aime parce qu'elle est ce qu'elle est et qu'elle nous ressemble. On l'aime parce qu'elle rend son lecture juif, même s'il ne l'est pas. On l'aime parce qu'elle est un petit conglomérat d'humanité. Ses conversations d'après le 7 octobre la font aimer plus encore. Des conversations qui montent en puissance et qui lui permettent d'échapper à la sidération qui l'a saisie. Une plongée dans l'incompréhension de l'antisémitisme. Un retour sur ses origines, sur ses deux banches familiales, l'une qui a le pessimisme de ceux qui n'ont pas réchappé à la Shoah, l'autre qui a l'optimisme de ceux qui ont pu en éviter le choc frontal. Ce grand-père qui dit je t'aime en corrigeant l'orthographe du mot ghetto. Et puis il y a Delphine, la mère, qui reçoit une leçon de courage de son fils, lequel refuse de dissimuler le magen David qu'il porte au cou. La Delphine, politique, perdue, comme tant d'entre nous, qui explique à ses enfants que désormais elle s'est mise à la boxe, qu'il ne peuvent faire leurs études à Harvard et qu'elle est de droite, tant une certaine gauche – la leur pas la nôtre – s'est égarée aux confins de l'antisémitisme. Et puis Delphine, la sage, la lettrée, la rabine qui nous apprend l'origine d'Israël. Ce n'est pas un lieu mais un homme, un homme faible qui a vaincu mais un homme cabossé à la hanche meurtrie. Finalement, après avoir hésité, avoir même été un peu déçu au début, le lecteur est confronté à un magnifique texte sur la vulnérabilité : le juif, mais à travers lui, l'humanité entière ne trouve sa force que dans sa vulnérabilité, dans la conscience de sa vulnérabilité.
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