Bestioles

Hubert sort de son domaine de prédilection de l'univers du conte pour un récit de science fiction, aventureux, baroque et classique dans le fond, mais, comme à son habitude, avec des personnages bien campés, intéressants, attachants, et toujours subtils dans leurs émotions, leurs sentiments, évoluant au fil de l'histoire, ni tout bon ni tout méchant, pour ça, Hubert est toujours très fort. le graphisme de Ohm n'est pas celui auquel on associe les histoires D Hubert en général, c'est sans doute pour ça que je n'avais pas remarqué cette bande dessinée auparavant. Ce graphisme est dans le style des doodles : de petits personnages zoomorphes enfantins et ronds, sorte de petits Mickeys, aux couleurs vives, aux décors kitsch, très inventif. La mise en page est originale, le dernier quart de la page raconte une histoire parallèle, sans texte, autour de la faune étrange de cette planète, parfois, lorsque cette faune est confrontée aux “humains”, cette séparation disparaît. Malgré le graphisme enfantin, l'histoire est assez violente, l'humour n'est pas absent pour autant. Cette histoire va aborder en 70 pages une grande variété de thèmes, écologie et sectarisme religieux en particulier. L'histoire est loin d'être aussi anodine que le graphisme voudrait nous le faire croire, c'est vraiment une très bonne surprise, si on peut encore parler de surprise concernant les scénarios D Hubert. Beaucoup d'éléments méritent qu'on s'y attarde, à lire et à relire. La seule chose qu'on peut reprocher à cette bande dessinée, c'est qu'il n'y ait pas eu de suite.