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Critique de jamiK


On est en Angleterre, au début de l'ère Victorienne (1840), C'est l'histoire d'un jeune Lord libertin, arrogant et suffisant, une sorte de Casanova en version anglaise, et d'une de ses employée, Lisbeth, peu bavarde, tout en retenue et pourtant il se dégage d'elle une certaine aura tout en restant très effacée, tout l'opposé d'Edward. Ce n'est pas une simple idylle entre le lord et sa simple et belle servante, rien à voir avec Pretty Woman, surtout pas fleur bleu, parfois cru et violent. Déjà, Lisbeth n'est pas très jolie, et Edward est manipulateur, cruel, calculateur, très cynique. Ensuite les rapports entre les personnages sont beaucoup plus complexes, autant liés à leurs caractères propres qu'aux rapports sociaux, à la dictature des apparences, aux conventions sociales, et surtout à l'époque. le coup de maître de cette aventure est de l'avoir totalement ancrée dans l'époque, dans un contexte qui apporte une dimension supplémentaire, comme un troisième personnage.
Le puritanisme fait un retour encore timide, c'est le début de l'ère industrielle, Il y a tout un dossier après la bande dessinée qui complète et apporte un éclairage supplémentaire, à lire absolument.
J'avoue que cette relation de lutte, de rapprochement, entre les personnages m'a vraiment impressionné, qu'une bande dessinée de 90 planches arrive à aller aussi loin dans la complexité des rapports humains, c'est vraiment très fort. Hubert aime cet aspect relationnel entre ses personnages, c'était déjà une grande réussite avec le premier tome des Ogres Dieux, ainsi qu'avec Miss Patouche, ici, le contexte anglais de 1840 parfaitement maîtrisé permet à l'histoire de tenir en équilibre sur un fil entre la vulgarité et le raffinement, le ton est toujours juste. le dessin n'est pas en reste, le trait disparaît comme étouffé par les couleurs, toujours fin, fragile comme l'histoire et les personnages, les couleurs sont naturelles, un peu vieillies. Les thèmes de cette histoire, la séduction, l'amour impossible, le rapport à l'argent, collent aux sujets de la littérature de l'époque, on y trouve la dimension un peu rétro de cette littérature avec une force moderne et contemporaine. C'est d'une très grande maîtrise.
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