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Critique de Natalivre


Ce roman est un plaidoyer contre les fanatismes religieux.
La narratrice, Nadia, fuit l'Algérie et sa guerre civile dans les années 1998 après l'assassinat de sa mère par des fanatiques religieux. Elle arrive en France, plus précisément dans un village vendéen, où elle retrouve un cousin, Jacques. En 1906, son arrière grand mère avait fait le voyage inverse, fuyant la France pour l'Algérie, après le suicide de son compagnon, le boulanger Henri Brissaud, ancêtre commun à Nadia et Jacques. Ces deux morts, à plus de 90 ans d'écart, dans deux pays distincts aux religions différentes sont reliées par le souffle des extrémismes religieux. L'arrivée de Nadia dans ce village va exhumer un passé que certains auraient voulu laissé enfoui.
Dans ce roman, nous naviguons entre 2 époques essentiellement, les années 1998/1999 que Nadia passera en France et les années 1905/1906 avec le récit du cousin Jacques qui nous dévoile l'histoire de leur aïeul commun le boulanger Henri. Ce récit témoigne notamment de la difficulté de la mise en oeuvre de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat qui ne s'est pas faite sans heurt. Dans ce village vendéen, elle a provoqué une crise dans la population, de vives tensions entre villageois, de fortes rivalités entre "bouffeurs de curés" et "culs-bénits", une guerre larvée entre pro catholiques et pro laïques qui fera des victimes et durera des décennies.
Au delà des histoires de familles, c'est surtout l'histoire d'un village et de ses villageois qui nous renvoie des relents putrides et nauséabonds. Les puissants exercent des pressions et corrompent les plus fragiles, sans aucun état d'âme. Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins et cela se transmet et se perpétue d'une génération à l'autre.
Presque 100 ans d'écart, des religions différentes mais à quelque chose près les mêmes réflexes, les mêmes punitions, les mêmes bannissements, les mêmes sentences, les mêmes anathèmes et l'agitation des mêmes peurs. L'Histoire est un éternel recommencement.
J'ai beaucoup aimé ce récit essentiellement factuel mais pas dénué d'émotion sans être "donneur de leçons". L'écriture est agréable, soutenue. Les personnages sont bien décrits et attachants. Un roman où la petite histoire se mélange avec la grande Histoire. Merci aux éditions de l'Archipel pour cette belle découverte.
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