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Critique de Manonlitetvadrouilleaussi


En 1807 et 1808, les Britanniques et les Américains abolissent la traite négrière.
 
Olualé Kossoula (ou Kossola), dit Cudjo Lewis, est âgé de 19 ans, lorsqu'il embarque en 1859 depuis les rives du Bénin, à bord du dernier navire négrier américain, le Clotilda. Ils sont plus d'une centaine, capturés et incarcérés dans des « Barracoons », par les guerrières du roi Ghézo du Dahomey. Bien qu'ayant signé un traité d'abolition de la traite, quelques années plus tôt, ce roi africain continue ses guerres et ses « razzias » dans le pays, à des fins de « transactions » illégales avec des contrebandiers.
 
Nous sommes en 1927, quand l'autrice et anthropologue Zora Neale Hurston, entreprend de recueillir le témoignage de Cudjo, plus de 60 ans après les faits. « Merci, Jésus! Enfin quelqu'un vient demander qui c'est Cudjo ! Je veux lui raconter et peut-être qu'un jour, ce quelqu'un va aller en terre d'Afficky, peut-être qu'il va dire mon nom là-bas et qu'on lui répond « Oui, je connais Kossoula » ». Cudjo est alors un des derniers esclaves américains capable de raconter la traite transatlantique. Au cours des trois mois d'entretiens réguliers avec l'anthropologue, Cudjo évoquera ses souvenirs d'Afrique, ses parents, les traditions de son pays, puis l'attaque du village, la marche forcée, les baraquements et l'éprouvante traversée à bord du Clotilda. S'en suit des années d'esclavage, la guerre de Sécession, puis son affranchissement et la création d'Africatown, le village des affranchis, en Alabama.

Une réédition préfacée par Alice Walker, et enrichie par l'éditrice américaine nous permettant de restituer le contexte d'écriture et l'accueil mitigé d'une telle publication à l'époque. En effet, les principales critiques concernent Barracoon, sont que d'une part le récit met en avant les « atrocités que les Africains se sont affligées entre eux » mais également les comportements des Noirs Américains envers les Africains. Des faits que les leaders et intellectuels Afro-Américains de l'époque ne voulaient pas voir notifiés. D'autre part, il a été reproché à Zora Neal Hurston d'utiliser l'anglais vernaculaire afro-américain plutôt que l'anglais classique. Un choix qui pourtant permet de garder l'authenticité de la retranscription.

Un récit nécessaire, qui nous touche indéniablement, mais qui est finalement bien trop court si on y enlève tout le travail éditorial contemporain. On aurait aimé que Zora Neale Hurston aille encore plus loin dans ses retranscriptions, mais compte tenu l'époque et les thèmes nous ne pouvons finalement guère lui en tenir rigueur!

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