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Critique de JIEMDE


Deux manières de réagir à la lecture de Mais leurs yeux dardaient sur Dieu, de Zora Neale Hurston, traduit par Sika Fakambi : la première serait la déception de ne pas avoir lu « l'immense chef d'oeuvre » annoncé en 4e de couverture ; la seconde de se dire que ce roman culte complète utilement les autres récentes lectures repérées chez Céline ou Nathalie pour recontextualiser par la littérature les débats en cours sur les questions raciales aux États-Unis et ailleurs. Et là le livre fait sens.

Écrit en 1937, ce livre dresse le portrait d'une femme noire fière et forte, élevée par sa grand-mère dans le culte de l'anti-résignation. Il faudra à Janie Mae Crawford passer par le joug d'un premier mariage arrangé, puis d'un deuxième décevant, pour retrouver la voie de cette éducation, s'enfuir et se promettre de ne jamais s'en tenir à la place de figurante réservée à la femme noire en Floride au début du siècle dernier.

Dans un patois reprenant le langage parlé qui surprend puis séduit, Zora Neale Hurston nous parle d'amour, de lutte, d'identité, de combats finalement menés plus durement contre les préjugés de son propre camp que contre les blancs eux-mêmes. C'est une histoire d'autonomie, une invitation à l'action et le témoignage féministe de batailles d'une époque dont certaines résonnent encore d'une détestable actualité aujourd'hui…
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