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Critique de Annette55


Ce livre conte l'histoire d'une jeune femme en quête d'aventures, qui s'installe à New-York en 1978 à l'âge de vingt- trois ans : pour lire, ECRIRE son premier roman et l'envie de dévorer de la poésie...( la ville dont elle rêve depuis ses huit ans vue à travers films, livres et imaginaire ....)

Elle rêve d'être une « Géante ».

C'est surtout un huit- clos entre la femme de soixante -deux ans ——l'artiste qu'elle est devenue——S.H , et elle même convoquée par hasard à le faire, alors qu'elle visite sa mère âgée de 94 ans, qui perd la mémoire , à la faveur d'un journal retrouvé lors d'un déménagement, tenu lorsqu'elle avait 23 ans —-de l'été 1978 à l'été 1979—— intitulé «  Ma nouvelle vie » , « Ma page ».

Elle y redécouvre l'étudiante brillante qu'elle était : ses bonheurs , ses lectures, ses peurs, ses amours, son émulation, la violence des hommes , la perte de sa candeur de jeune fille , la quête passionnée pour les dadaïstes de New - York, Dickens , sa connaissance de Freud, Marx et Wittgenstein , la récitation des poésies de Whitman, ses amis, artistes et intellectuels , Manhattan festif et/ ou dangereux, l'acclimatation à une nouvelle vie, sa soif de «  Penser » et une étrange voisine : Lucy et ses particularités qui font s'interroger S. H dite « Minnesota »car elle vient de là.

C'est un récit intimiste, qui confie au lecteur le rôle de confident , foisonnant d'anecdotes littéraires, à travers philosophie, poésie et immense amour de la littérature .
Expérience passionnante , cette autobiographie fait se rencontrer des temporalités narratives très variées, celles d'une sexagénaire et celle d'une prime jeunesse , ardues, qu'il faut prendre le temps de décrypter ....

Cette oeuvre ne se lit pas d'une traite .....



S. H s'interroge sur les «  Méandres » de la mémoire qui trie, occulte, révèle , cache, instruit, dévalorise, déforme....

C'est l'histoire complète de son identité littéraire, elle juxtapose des ébauches du roman qu'elle écrivait, les commentaires que ces textes lui inspirent aujourd'hui et ses souvenirs traumatiques de l'enfance.
Mais la mémoire serait - elle une identité « précaire »fugace , réinventée , déambulatoire ?
Peut - on se révéler à soi - même ?
Jeu de mémoire vertigineux , l'auteur bâtit une saine réflexion sur le devenir d'une femme créatrice , qui réfléchit , se retourne sur elle même à partir de diverses versions.
Une danse allègre, virtuose, incisive et courageuse sur ce que veut dire et être une femme qui crée et pense, déambulation littéraire osée à travers les dimensions distendues d'une ère ou d'une époque riche, réelle , réinventée.

Roman d'éducation enthousiaste sur les circuits temporels , les identités et la construction féminine , portrait d'artiste en devenir ....
JEU de miroirs subtil, par delà les décennies .
Mais ce n'est que mon avis , une deuxième lecture serait nécessaire , afin d' apprécier pleinement cette juxtaposition de récits ...
«  Notre vie réelle est plus qu'aux trois quarts composée d'imagination et de fiction » .
Simone Weil.
«  le soleil stimule l'âme alors qu'une succession de journées pluvieuses l'investit de pensées découragées . Dés qu'il s'agit de musique , les humains sont sans défense, et se voient balancés, soulevés , écrasés et retournés dans une confusion vertigineuse . Tout dépend de la Mélodie .
En cela , la musique est semblable au temps qu'il fait »..

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