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Critique de MassLunar


Enfin, je comprends l'origine du morceau Brave New World d'Iron Maiden, un morceau qui m'a envouté pendant un certain temps et qui trouve là son origine dans l'un des romans d'anticipations et de distopie majeurs de tous les temps, Brave New World d'Aldous Huxley traduit en francais par le meilleur des mondes.
Avec Fahrenheit 451 et 1984, tous les deux sorties bien après, le meilleur des Mondes de l'écrivain britannique Aldous Huxley fait partie des distopies inebranlables de la culture littéraire. Un classique de l'anticipation à lire absolumement et qui trouve facilement son écho dans notre réalité.
Il serait d'ailleurs interessant de refaire de temps en temps une comparaison actuelle entre notre réalité et celle dépeint dans ces classiques de l'anticipation.

Bref, j'ai été estomaqué par cette lecture, d'autant plus de la part d'un roman écrit tout de même au début des années 30 et quelle vision avait Aldous Huxley de l'humanité, une humanité produite à la chaine, multi-cloné, eugénifiée , conditionnées et castées dans des classes sociales où elle ne pouvait que se satisfaire de son sort...
Dans le Meilleur des Mondes, Aldous Huxley dépeint une société dans laquelle l'art n'a plus d'emprise, où la souffrance n'existe plus avec une civilisation sous calmant ( une dose de soma et c'est parti pour la journée ! ) , une totale absence d'individualité ( les castes et les clones)... le totalitarisme ne découle pas de Big Brother mais plutôt des masses et des castes conditionnées de manière à ce qui soit différent, soit rejetés par le dégout.
Bien sûr, le constat est alarmant mais Aldous Huxley n'emploie pas le jugement dans son écriture, il ne critique pas directement cette distopie. Au contraire, il nous immerge totalement dans un premier chapitre où nous partageons le point de vue de jeunes étudiants venus faire une visite dans un centre eugénique où les enfants ne sont plus enfantés mais produits et conditionnés. L'auteur , sans jugement critique, nous fait percevoir l'horreur de cette situation qui se situe à des lieux de notre pensée actuelle.
Par exemple, la maternité est ici condamnée et vu comme quelque chose de dégoutant. Päs de parents dans le Meilleur des Mondes. Les enfants sont ainsi conditionnés pour éprouver du dégout comme en témoigne le choc du choc électrique, du dégoût qui façonnera leur devenir, un devenir en accord avec leur classe sociale.
Aldous Huxley met donc en valeur le système de classe avec les alpha, les bétas, les dirigeants, les ouvriers, chacun pleinement satisfait de son sort car conditionnés pour l'aimer et surtout ne pas le remettre en question...

Mais comme dans toute distopies qui se respectent, quelques rouages s'avérent défectueux à travers quelques personnages-clés comme Bernard Marx, le haut-placé au physique " ingrat" qui fait un peu tâche au milieu des Alphas, à l'extrème opposé, l'ami de Bernard , Helmholtz Watson, plus fort et instinctif que la moyenne et surtout John le Sauvage , plus proche du lecteur, qui va être bouleversé par cette société...

Ces rouages défectueux vont donc confronter cette situation distopique sans qu'Aldous Huxley ne présente non plus un état de révolution. L'auteur fait même preuve d'une clairvoyance presque cynique en la personne du directeur et à travers l'échange avec Le Sauvage. Une lucidité qui est presque l'élement le plus effrayant de ce remarquable roman.

Sans surprises, j'ai été enchanté par cette lecture et je ne peux que conseiller le Meilleur des Mondes à ceux qui sont friands de distopies. C'est un titre majeur qui continue de briller par ses thèmes soulevés comme l'eugénisme, la critique des classes, la société de consommation par le suremploi de loisirs superficiiels (notamment, par le biais de ces opéras odorants tellement factices) . Bref, ce titre demeure un gros must de l'anticipation dystopique qui se distingue non pas le reflect d'un certain fascime totalitaire mais bien par sa mise en valeur d'une société de consommation superficielle et très bien ordonnée qui endort des masses elles -mêmes crées de manière superficielles...
D'une certaine manière, le Meilleur des Mondes est peut-être la plus réelle des anticipations.

Note : la lecture s'est faite sur la traduction de Jules Castier et non la nouvelle traduction de Josée Kamoun mais personnellement, cela n'a pas dérangée ma lecture même si on devine aussi un vieux contexte d'écriture avec de vielles technologies...
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