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Critique de Anarya


Dans la mine de Bearmouth où il a toujours vécu, Crapouille ne connaît rien d'autres que les kilomètres de tunnels, les bougies qu'il faut économiser précieusement et le travail incessant. Comme tous les hommes de son unité, et de la mine, il est là pour expier les fautes de ses aïeux avec l'espoir qu'un jour, il pourra retrouver la surface, et le soleil. En attendant, il creuse, il dort, et il apprend l'orthographe. Jusqu'au jour où arrive Desmond, un nouveau, qui risque bien d'ébranler ses certitudes…
Quel roman ! Si le thème en lui-même est classique dans le genre – l'idée d'une révolution dans un univers d'oppression – le personnage de Crapouille et le style le font clairement sortir du lot. On est tout d'abord emporté dans ce décor sinistre et sombre de la mine, où l'on découvre l'immensité d'un système basé sur la peur, les privations et la religion. Dans cet univers, Crapouille est un gamin débrouillard, futé et désireux d'apprendre à lire et à écrire, grâce à l'aide de Thomas qui l'a pris sous son aile. de fait, le récit est écrit entre fautes d'orthographes et transcriptions phonétiques, qui le rendent particulièrement puissant dans la symbolique qui est ainsi parfois évoquée, comme le Seigneur qui est transformé en « Saigneur » par Crapouille… Si la lecture peut en être tout d'abord déstabilisante, elle en devient très vite ce qui nous happe dans le récit, et nous rappelle ce qu'a pu faire Patrick Ness dans « le chaos en marche », par exemple. Entre découverte de l'identité de Crapouille et construction d'une révolution par une population asservie, Bearmouth est un roman étonnant et puissant, qui marque durablement. Une très belle découverte aux éditions De La Martinière, merci pour cette lecture dans le cadre de la Masse Critique.
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