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Critique de palamede


Quand la horde rouge, chargée de la dékoulakisition, débarque une fois de plus dans ce coin de la province de Kazan, tue son époux et emmène Zouleikha avec les paysans accusés d'être de mauvais communistes pour un trajet de plusieurs mois vers la Sibérie, ce n'est pas si grave. Même si les conditions sont redoutables au point que beaucoup perdent la vie, la jeune femme, qui vit un enfer avec un mari plus âgé et une belle-mère épouvantable, va découvrir une forme de liberté dans un système destiné à broyer les hommes...

Gouzel Iakhina revient avec finesse et poésie, eh oui, sur la dékoulakisation qui accompagna la collectivisation forcée des terres, avec des emprisonnements, des confiscations, des exécutions et des déportations de masse de paysans (environ 30 000 ont été fusillés, 2,1 millions ont été déportés, et la faim, les maladies et les exécutions auraient coûté la vie de 530 000 à 600 000 autres). Une dékoulakisation ouverte par Lénine et reprise par Staline dans les années 30, avant la généralisation du système du goulag, qui a fait l'objet d'une résistance considérable de la part des paysans. Dans le cas de Zouleikha, une héroïne oh combien attachante, cette résistance est plus une adaptation à un système inique, qui, par un fatalisme primordial propre aux Russes, trouve une forme de résilience aux pires souffrances, et une capacité à encore s'émerveiller.

« … Zouleikha ouvre les yeux. Dans la brume rosée de l'aube, tous les objets semblent devenus légers et vacillants. Une grande mouette à la poitrine blanche, posée sur le bastingage, la regarde fixement de ses yeux brillants aux reflets d'ambre. Derrière elle, dans la blancheur ouatinée, frémissante, du brouillard matinal, on devine à peine les contours des rives lointaines. le moteur est éteint, la péniche suit silencieusement le courant. de petites vagues clapotent tendrement contre la coque. »
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