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Critique de Deti


Deti
25 novembre 2018
‘ le temps, à Kaltra, s'écoule doucement. Les gens s'y adonnent aux travaux qui ont toujours été les leurs. Ils s'adonnent aussi aux histoires passées qu'ils vivent et revivent continuellement comme si elles s'étaient produites la veille au soir'.
C'est dans un village montagneux situé dans le sud de l'Albanie que l'auteure plante le décor.
Inspirée de l'histoire de ses ancêtres, Anilda Ibrahimi conçoit un univers féminin et décrit son évolution au fil des générations.
Divisé en deux parties, ce livre a un style particulier qui possède à mes yeux son propre charme.
Pour la première partie de l'histoire, l'auteure a choisi de décrire à la troisième personne les événements qu' elle n' a pas connus, mais qui lui ont été racontés par ses proches.
Elle s'ouvre avec un mariage, celui de Saba. Elle n'a pas choisi son mari, on lui a imposé. Mariée à 15 ans pour solder une dette de sang, Saba doit s'adapter à la rudesse des traditions. C'est seulement après la naissance de son premier fils qu'elle tourne la page et gagne en confiance et en force.
Plusieurs personnages attachants font l'apparition et on apprend beaucoup sur les rites et les coutumes, sur le rôle de la femme, mais aussi sur la guerre qui éclate.
Changement de décor et de narrateur dans la deuxième partie du récit. C'est Dora, la petite- fille de Saba qui prend le relais et raconte son enfance et sa jeunesse. Plusieurs éléments laissent supposer que derrière ce personnage plus moderne, se cache l'auteure elle- même.
Nous sommes dans l'Albanie des années 70 et l'idéologie communiste s'est déjà enracinée dans le quotidien de la population. On apprend beaucoup sur le communisme qui avec sa folie déchire familles et couples…
Quant à la femme, elle commence à s'émanciper, mais…
Pas le temps de s'ennuyer avec cette grande fresque romanesque. L'humour teinté d'ironie donne une touche légère à toutes les histoires racontées.
C'est un livre instructif qui ne laissera personne indifférent.
Mariage forcé et renfermement dans les traditions au début ; mariage d'amour et ouverture vers le monde pour un avenir meilleur à la fin du roman - le message ne peut passer inaperçu :
‘ Où que l'on soit, il y a toujours une Kaltra ou un Paris bien- aimés, peu importe le nom. Notre maison se trouve là où nous voudrions tout embrasser dans une ultime étreinte.'
Pour tous les albanais partout dans le monde, pour tous les lecteurs qui veulent apprendre l'histoire de l'Albanie : N'hésitez pas ! C'est le livre idéal.



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