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Critique de Marie987654321


Pas de tout repos, les voyages sur le Tôkaidô au XVIIe siècle.. mais certainement haut en couleurs. Pour ceux qui ne le sauraient pas, comme moi avant de lire ce livre, le Tôkaidô était la route qui reliait Kyoto à Edo dans le Japon de l'époque moderne. le récit fort judicieusement ré-édité par les éditions Philippe Picquier a été un succès de librairie à l'époque de sa sortie au Japon en 1802 et a permis à l'auteur d'accomplir son souhait de vivre grâce à sa plume, chose fort rare en ce temps.

Nous y accompagnons Kitahachi et Yajirobei, deux hurluberlus hâbleurs et inconséquents, amateurs de femmes, de sake et de spécialités culinaires, n'hésitant pas à s'en prendre à plus faible que soi, mais tellement peu malins qu'ils se retrouvent le plus souvent les dindons de leur propre farce de mauvais goût. Comme ils sont les premiers à rire de leur propres déboires, ils ont tout de même un côté sympathique. Sur la route du Tôkaidô, défilent les Samouraïs et leur énormes suites, les bonzes et les bonzesses, les prostituées, les mendiants, les commerçants, les palanquiniers et les portefaix, s'arrêtant dans les maisons de thé ou les auberges où les servantes offrent aussi des services sexuels. Tout un petit monde truculent se rencontre, s'injurie, se bagarre, fait des affaires sous la plume de Jippensha Ikku qui ne lésine pas sur l'obscénité et la gaudriole douteuse.

Le livre est parsemé d'épigrammes que les deux protagonistes improvisent au fur et à mesure de leur tribulations, truffées de jeux de mots dont les notes de page ont du mal à traduire le comique pour le lecteur japonais. Enfin, le vocabulaire nous révèle des trésors insoupçonnés avec des mots dont je n'ai pas trouvé le sens sur Internet comme "houssepailliers", seulement retrouvé dans une citation de Rabelais, ou le délicat "bande-cul", probablement synonyme de l'élégant "passe-pet", qui désigne la pièce de tissu que les japonais portaient autour de la taille et entre les jambes ( certainement la pièce de tissu qui porte encore les sumo).

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