AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Krout


Le brouillard sort de la Tamise. Un brouillard comme seul ce Londres victorien produisait : froid, poisseux et pénétrant, il s'insinue sous les portes et infiltre toutes les demeures avec une prédilection pour les plus pauvres. Est-ce lui qui pèse à ce point sur les âmes et anesthésie les consciences ?

Au loin les agents de quartier entendent s'approcher un cliquetis familier et désagréable, celui du vélocipède de Décimus Webb dépéché sur la scène du crime. A moins que ce soit la présence même de l'inspecteur de Scottland yard qui les insupportent, trop rigoureux, trop exigeant et surtout trop prompt aux remarques acerbes ?

En 1864, Londres vient de se sortir les trippes pour inaugurer le Métropolitain crachant sa fumée en sous-sol pour ensuite sortir de terre tel un monstre furieux. Et déjà, un meurtre dans les 3ème classes, décidemment cela n'aura pas tardé. Une femme. Un suspect tout désigné s'est enfui, laissant chapeau et calepin annoté. Un peu court peut-être ?

Le vélocipède de Decimus Webb va nous emmener dans un Londres fait de trottoirs, de rues boueuses, de ruelles adjacentes plus sombres encore et par delà dans les noirs détours des âmes dévoiées. Sur ces trottoirs des femmes surtout, telles cette Lizzie White, leurs hommes préférant passer une bonne partie de leur temps au pub, elles, un châle élimé sur les épaules, pour un shilling emmènent le marin ou le chaland sous une discrète porte cochère ...

Une autre femme est découverte dans un puit : un meurtre certes, une délivrance ...

L'enquête est d'un clacissisme de bonne facture mais c'est essentiellement la peinture sociale que j'ai vraiment aimé. Les personnages ont tous leur part de noirceur. Et cette prétencieuse Mrs Harris si méprisante, pour peu je l'étranglais, cela m'aurait valu quelques ennuis. Et même cet Henry Cotton scribouillard n'est pas exempt de reproches de s'amuser ainsi de la déchéance qui l'entoure.

Il y a eu meurtres, mais est-ce un crime ?
En tout cas une bonne lecture pour relativiser ses petits malheurs, facile et plaisante.
Commenter  J’apprécie          323



Ont apprécié cette critique (30)voir plus




{* *}