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Critique de alain0209


Un plaidoyer bien argumenté pour une réforme fondamentale de nos sociétés, pour sortir de la "cage de fer du consumérisme" et retrouver une prospérité plus centrée sur l'humain.
Tim Jackson passe d'abord en revue quelques-uns des grands défis et des grandes crises de la société mondiales actuelle: crise économique, crise sociale, crise écologique.
Il constate un profond dilemme: "Résister à la croissance revient à risquer l'effondrement économique et social. Rechercher cette croissance en permanence revient à mettre en danger les écosystèmes dont dépend notre survie à long terme" et à épuiser nos ressources (les "limites de la croissance").
Pour résoudre ces crises économiques et écologiques, il faut sortir du consumérisme, de la recherche de toujours plus de biens basée sur une gratification instantanée. "Il n'y aura jamais aucun seuil à partir duquel nous serons en mesure de nous dire qu'assez est assez." Mais, étant donné les limites écologiques à la croissance économique mondiale, cette définition matérielle de la prospérité est menacée.
Il y a un minimum nécessaire évidemment, être en bonne santé, logé, avoir un travail, etc. Mais la véritable prospérité est dans l'épanouissement personnel, un "hédonisme alternatif - des sources de satisfaction extérieures au marché conventionnel": "l'acceptation de soi, l'appartenance, le sens de l'inclusion dans une communauté."
Or la société actuelle va dans la direction opposée. Pire, l'augmentation des inégalités rend cet épanouissement personnel de plus en plus difficile pour beaucoup. L'augmentation des inégalités va en effet de pair, dans les pays industrialisés, avec moins de qualité de vie, moins de mobilité sociale, moins de confiance, plus de mortalité infantile, d'obésité, de grossesses précoces, d'homicides, etc. L'auteur cite dans ce cas Wilkinson et Pickett, "The Spirit Level".
Il faut donc changer fondamentalement la société, par un changement rapide mais ordonné (il ne prône pas la révolution). Pour cela, il faut aussi changer la théorie économique. Il propose de développer une nouvelle théorie économique, qui tienne compte des limites écologiques, de la résilience face aux crises, qui "réexamine les concepts de rentabilité et de productivité". Une telle théorie permettrait de faire des scénarios économiques qui prennent en compte les impacts des crises sociales et écologiques, ce que les modèles actuels ne font que très approximativement.
Ceci ne fait qu'effleurer le contenu de ce livre important. Que les non-spécialistes soient rassurés, ce livre est en grande partie très abordable. La traduction est relativement bonne, et le texte agréable à lire.
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