Fantômes et belles dentelles chez
Henry James? Après tout pourquoi pas, cela lui sied fort bien de tremper l'aristocratie de Nouvelle Angleterre dans des intrigues autres que de patrimoine et de bons mariages.
De mariage il est pourtant question dans ces deux nouvelles, dont j'ai trouvé la première fabuleuse, et la seconde (le fantôme locataire) un peu convenue.
Coup de coeur en effet pour "Histoire singulière de quelques vieux habits" qui n'est pas sans rappeler "
Les deux jumelles" de
Stefan Zweig, et qui dès le titre révèle l'ironie mordante mêlée à l'élégance aristocratique de la plume de
Henry James, car on se doute bien que les êtres que revêtent ces vieux habits comptent au moins autant que les habits eux-mêmes: deux soeurs en l'occurrence, riches et belles, dévorées de jalousie jusque dans une scène et même une phrase finale éblouissante.
"Le fantôme locataire" m'a moins séduite dans son format cédant aux codes gothiques en vogue avec maison hantée sous la lune et vieillard asservi par une malédiction. de belles lumières pourtant dans ce récit, ainsi qu'un bon humour.
Et toujours, la finesse de style d'
Henry James, orfèvre des mots.
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