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Critique de isanne


Quarante sept ans, c'est l'âge qu'avait Frida Kahlo quand la vie l'a quittée.

Quarante sept années, c'est bien peu, trop peu de temps pour que cette femme, qui ne connaitra de la vie qu'une succession d'étincelles, puisse explorer tous les secrets des sentiments, toutes les sensations, toutes les intuitions, tous les trésors qui font une existence.


Le destin n'aura guère ménagé la petite fille fantasque et délurée en la faisant souffrir de polyomyélite, la très jeune femme en la fracassant dans un accident de bus.
La jeune femme qui quitte l'hôpital n'a plus d'ambition d'études, voit s'éloigner le jeune homme en qui elle avait placé toute sa confiance et se retrouve clouée sur place, elle qui n'aimait que bouger, qui rêvait de voyages.
Quand les corsets lui laissent un répit, c'est de son lit, immobile, qu'elle doit contempler la vie qui se dessine. Comment vivre si on est cloîtrée, comment vivre si les amis s'envolent, comment vivre si le regard ne peut plus s'échapper hors des murs de la chambre, comment accepter les jours s'ils ne sont que souffrance et désespoir...

C'est sa soeur, qui en installant un système de miroir au niveau du lit, crée l'envol des dons artistiques de Frida.


Ses peintures, qui sont un exutoire, lui permettent d'évacuer la détresse morale qui l'habite, lui permettent de hurler la douleur qu'elle ressent. Elles seront la raison qui pousse le peintre le plus connu du Mexique, à cette l'époque, à l'écouter, la rencontrer, à laisser ses sentiments parler devant cette très belle femme qui le sollicite.

Diego Rivera, cet homme de vingt ans son aîné qui a déjà vécu plusieurs vies, qui a plusieurs enfants va l'épouser.
Il est volage, elle est très éprise, il est un peintre en vue, elle sera plus adulée que lui.
Entre eux, en partage, c'est aussi l'engagement idéologique, le désir de voir aboutir certaines idées dans un monde qui ne sait que balbutier le mot "paix", tant entre nations qu'au sein d'une même société, entre ceux qui possèdent et ceux qui n'ont rien.

C'est la peinture qui résume leur union, sans elle, Frida ne saurait accepter ses tourments physiques, ne saurait fermer les yeux sur les aventures de Diego. C'est la peinture qui crée un tourbillon de gens autour d'elle, qui la fera voyager aux Etats-Unis, en France...

Tandis que Diego va de conquête en conquête, Frida va connaitre quelques liaisons passionnées avec Léon Trotsky, qu'elle admire, avec le photographe Nickolas Murray qui la respecte, pour ne citer que ces deux hommes. Mais c'est vers Diégo qu'elle revient sans cesse. Divorcée, elle l'épousera une seconde fois parce qu'elle ne peut envisager de vivre loin de lui.


Sa peinture est comme un récit de sa vie : les affres d'une souffrance physique qui ne la quitte pas, le désir de maternité jamais exaucé, l'amour des animaux, son goût pour les fleurs et la végétation, son regard sur le pays qu'elle connait, sur les contrées étrangères qu'elle découvre.
Des esquisses comme d'autres ont laissé des mémoires, des tableaux comme d'autres écrivent un testament.



Frida Kahlo était une très belle femme, que le feu de la vie embrasait à tout instant, un être rempli d'humanité, une personnalité d'une richesse impressionnante, une femme volontaire et impétueuse, qui savait charmer ceux qui la côtoyaient.
Seule la souffrance, sa compagne toujours fidèle, aura su lui faire perdre tout désir de vivre.
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