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Critique de Meygisan


Il faut s'attendre à tout avec un Nicolas Jarry aux commandes. Ici il nous propose de suivre la vie d'une jeune elfe, orpheline, recueillie et élevée par des Orcs, et qui ne rêve que de venger la mort de son père. Déjà il fallait oser toucher à la sacro sainte image de l'elfe, pure et noble, et en faire un rejeton de cette race infecte qu'est l'Orc, que les elfes abhorrent par dessus tout. Cela est une chose mais Jarry pousse le bouchon encore plus loin en faisant adopter à son héroïne, non seulement le langage mais les moeurs des Orcs. D'un côté cela finit de rendre cohérent jusqu'au bout cette histoire, mais également donne lieu à des situations et des dialogues plus que fantaisistes. La touche d'humour est ici présente autant sur le fond que sur la forme. Mais Nicolas Jarry ne s'arrête pas là car il finit d'enfoncer le clou en faisant de son elfe, l'héritière du pouvoir des elfes sylvains, ce fameux cristal détenue par l'actuelle reine, Eliseii, rencontrée dans un précédent volume. Et qui dit héritière, dit rebondissement scénaristique que je vous laisse découvrir. Cela frise le cynisme ou la caricature volontaire, à seule fin de bouleverser définitivement les codes.
Mais au delà de ça, Jarry nous parle avant tout de filiation et de lien parental. Cette Elfe orpheline, Ora ( ou Sybil), partagée entre ses racines elfiques et sa famille d'adoption Orc se retrouve bien malgré elle sur le devant de la scène de cet immense théâtre alors qu'elle n'était jusque là que motivée par son désir de vengeance. L'objet de sa vengeance étant au passage l'un des personnages clé de ce tome, et même de la série. Partagée car plus elle grandit, plus sa nature revient et s'impose à elle mais les liens affectifs sont forts au point que c'est sa famille adoptive qui lui permettra d'accomplir ce pourquoi elle est née, au moment où elle souhaitait repousser complètement son destin et lâcher prise. J'ai apprécié la scène qui entretient un sentiment de doute quant aux réelles motivations de Sybil, quelques mots qui font penser qu'elle ne s'est pas laissé enlever si facilement...
Une page se tourne définitivement dans ce tome ( et même depuis le tome précédent je dirais) puisque des personnages importants disparaissent pour laisser la place aux nouveaux venus.
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