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Critique de JunoR


L'histoire mythologique à la base de ce livre n'est pas nouvelle ni très reluisante mais j'avoue qu'une relecture moderne de cette vieillerie aurait pu me plaire. Entre de grandes phrases remarquables sur la fidélité, le couple, l'amitié ou la mortalité, le style d'écriture ne parvient néanmoins pas à m'emporter. De plus, les personnages manquent cruellement de crédibilité et de cohérence, tant dans leur caractère que dans leur discours.

Mais ma déconvenue ne s'est pas arrêtée là, hélas. Écrit pratiquement deux millénaires après "Les Métamorphoses" d'Ovide, livre qui traite également beaucoup du concentement sexuel et de l'infidélité, j'avais espéré d'"Amphitrion 38" une vision un peu plus moderne et plus émancipée des vieilles rengaines archaïques.
Mais non.

À défaut d'obtenir le concentement d'Alcmène, malgré les promesses, les menaces, le chantage, même la négociation avec le mari!, Jupiter se résoud à la duper pour coucher avec elle. La chose faite, il espère être absoud par un concentement à postériori qui ne vient pas lui non plus. La solution finalement trouvée pour que tout le monde soit content, c'est qu'Alcmène - enceinte, du coup- OUBLIE tout ce qui est arrivé avec Jupiter et se croie enceinte d'Amphitryon, son mari bien aimé.
La classe! La grande-grande classe!

Bien entendu, ce livre doit être replacé non seulement dans un contexte historique de l'histoire mythologique, mais aussi dans le contexte de l'auteur, c'est à dire il y a presque un siècle. Néanmoins, la leçon douteuse que l'on peut retirer de ce genre de texte me fait dire qu'il n'est pas bon à mettre n'importe comment entre toutes les mains.

Pour toutes ces raisons, je suis terriblement perplexe en lisant des critiques si élogieuses au sujet de ce livre et ne le recommande que pour l'intérêt historique qu'il représente, ainsi que pour les quelques belles citations qu'il contient.
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