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Critique de Valmyvoyou_lit
Shana est le deuxième tome de la saga le fil des destins. Dans le premier (Marie), Louise, âgée de quatre-vingt-dix-huit ans, désirait confier l'histoire familiale à sa petite-fille. « Avec toi, je veux que notre mémoire soit libérée. » (Marie, p. 13), ce passé secret qui pèse sur cinq générations. Nous découvrions alors les deux premières, celle de Marie, celle de sa fille Caroline et de son époux Adrien. Shana raconte les suivantes, en s'attardant sur la destinée des enfants de Caroline et d'Adrien. Une grande part du récit est, également, consacrée à ce dernier.
1912. Adrien Jousse dirige les ateliers Oullers-Jousse, spécialisés dans la fabrication de locomotives. Depuis sa séparation d'avec Caroline, il ne voit plus ses filles : Louise, Eugénie et Marthe, mais son fils, Émile, travaille maintenant avec lui. Celui-ci est resté proche de Louise, sait combien elle souffre du désintérêt paternel. le fil des destins de ces personnages s'articule autour de l'industrialisation du chemin de fer. Même si à certains moments, il m'a semblé que le sujet tenait beaucoup de place, j'en ai compris la raison : il est le coeur de la vie professionnelle des protagonistes. Ils ont évolué avec les avancées techniques du train et avec les transformations de la société. Dominique Jézégou rappelle les grèves, les acquis et les luttes pour leur avènement.
En 1916, Émile s'engage en tant que soldat, suivant l'exemple d'un ouvrier de son père, avec qui il est ami. Julien Mallard est un personnage important de l'intrigue. J'ai aimé sa bonté, son héroïsme, son humilité et sa présence discrète, mais essentielle et généreuse, auprès du fils de son patron. Dans ses lettres à sa soeur, Emile confie son désarroi au sujet de la guerre. Il ne se remettra jamais des graves traumatismes provoqués par son expérience du front. Louise s'inquiète, énormément, pour lui, mais aussi pour Jean, son époux.
Louise a vécu deux conflits mondiaux. Elle raconte à sa petite-fille les répercussions sur la vie des femmes. Elle relate, aussi, le ressenti masculin. Son récit, alimenté par les confidences des hommes de son entourage, est chargé d'émotion, de peur, d'angoisses, de courage et d'espoir. Il est, également, teinté des douleurs familiales ; celles de ses aïeux, dont elle ressent le poids, sans en connaître, véritablement, la teneur et celles de sa génération : en particulier les siennes et celles d'Emile. Une souffrance ne la quittera jamais : la rupture des liens avec son père ; j'ai été émue par ses tourments et par sa dignité. Cependant, toute son existence est empreinte de l'amour qui l'unit à son frère. Leur relation est emplie de tendresse et de respect des sentiments de l'autre. L'une a perdu sa place, le second peine à la trouver. La dernière partie du roman décrit l'impact de leur vécu sur la narratrice, qui était jusqu'ici, en arrière-plan. Elle dépeint le poids de la transmission familiale, des chaînes qui s'y greffent et la nécessité de s'en libérer. Bien que j'aie une préférence pour le premier tome, j'ai adoré Shana.
Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
1912. Adrien Jousse dirige les ateliers Oullers-Jousse, spécialisés dans la fabrication de locomotives. Depuis sa séparation d'avec Caroline, il ne voit plus ses filles : Louise, Eugénie et Marthe, mais son fils, Émile, travaille maintenant avec lui. Celui-ci est resté proche de Louise, sait combien elle souffre du désintérêt paternel. le fil des destins de ces personnages s'articule autour de l'industrialisation du chemin de fer. Même si à certains moments, il m'a semblé que le sujet tenait beaucoup de place, j'en ai compris la raison : il est le coeur de la vie professionnelle des protagonistes. Ils ont évolué avec les avancées techniques du train et avec les transformations de la société. Dominique Jézégou rappelle les grèves, les acquis et les luttes pour leur avènement.
En 1916, Émile s'engage en tant que soldat, suivant l'exemple d'un ouvrier de son père, avec qui il est ami. Julien Mallard est un personnage important de l'intrigue. J'ai aimé sa bonté, son héroïsme, son humilité et sa présence discrète, mais essentielle et généreuse, auprès du fils de son patron. Dans ses lettres à sa soeur, Emile confie son désarroi au sujet de la guerre. Il ne se remettra jamais des graves traumatismes provoqués par son expérience du front. Louise s'inquiète, énormément, pour lui, mais aussi pour Jean, son époux.
Louise a vécu deux conflits mondiaux. Elle raconte à sa petite-fille les répercussions sur la vie des femmes. Elle relate, aussi, le ressenti masculin. Son récit, alimenté par les confidences des hommes de son entourage, est chargé d'émotion, de peur, d'angoisses, de courage et d'espoir. Il est, également, teinté des douleurs familiales ; celles de ses aïeux, dont elle ressent le poids, sans en connaître, véritablement, la teneur et celles de sa génération : en particulier les siennes et celles d'Emile. Une souffrance ne la quittera jamais : la rupture des liens avec son père ; j'ai été émue par ses tourments et par sa dignité. Cependant, toute son existence est empreinte de l'amour qui l'unit à son frère. Leur relation est emplie de tendresse et de respect des sentiments de l'autre. L'une a perdu sa place, le second peine à la trouver. La dernière partie du roman décrit l'impact de leur vécu sur la narratrice, qui était jusqu'ici, en arrière-plan. Elle dépeint le poids de la transmission familiale, des chaînes qui s'y greffent et la nécessité de s'en libérer. Bien que j'aie une préférence pour le premier tome, j'ai adoré Shana.
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