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Critique de saigneurdeguerre


Bordel de Madame Imperia (Rome).

Machiavel débarque dans son bordel préféré après neuf mois passés à suivre fidèlement le pape Jules II dans ses campagnes militaires. Il narre les aventures vécues aux côtés du très « Saint »-Père, tout en se faisant plaisir au milieu de masses plus adipeuses les unes que les autres des prostituées spécialement sélectionnées pour lui par la matrone qui gouverne ce palais de plaisirs tarifés. Il révèle l'amour que le pape porte au jeune Frédéric, âgé d'à peine dix ans, fils du marquis de Gonzague, son ennemi capturé par les Vénitiens, mais dont l'épouse demande au pape d'intercéder en faveur de sa libération. Pour convaincre le saint homme, elle envoie une délégation de moines bénédictins transportant une véritable fortune. Cela ne suffit pas à amadouer le très Saint-Père qui exige d'obtenir en otage le fils du dit marquis. A la vue du petit Frédéric, Jules II en tombe éperdument amoureux…

Critique :

Ici git l'Histoire assassinée sans vergogne par les fantasmes érotico-homo de Jodorowsky. Si vous pensiez qu'il avait tout donné dans les deux premiers albums, vous aviez tout faux ! le scénariste s'enfonce encore plus dans la perversion sexuelle qu'il prête au pape. Il évite d'extrême justesse la pédophilie…
Michel-Ange et Raphaël en sont réduits à se faire… par le pape, au (mal)propre comme au figuré. Comme si ces deux génies n'avaient pas eu grand-chose d'autre à laisser comme trace dans l'histoire. Quant à Léonard da Vinci, présenté comme un être cupide, il réalise en un temps record des inventions diaboliques pour le Saint-Père, de quoi laisser baba nos inventeurs du XXIe siècle, incapables, malgré toutes leurs ressources technologiques, d'arriver à des résultats aussi rapides ! Jodorowsky devrait s'appeler « Démesure » !

Vous l'aurez compris, Jodorowsky verse dans l'uchronie. Une uchronie où le sexe, essentiellement homosexuel trône. Les coups-fourrés du pape sont on ne peut plus tortueux. Au risque de me répéter, on est dans la fantasy (sans elfes ni lutins) et on peut oublier l'Histoire dans un cul-de-basse-fosse.

Quel talent gâché que celui du dessinateur italien Theo Caneschi ! Il a un don fabuleux pour retranscrire les émotions et les mouvements… Et les décors ne sont pas en reste ! A certains moments, cela vire à la caricature, c'est vrai, mais bon, avec un scénario pareil, la caricature, on est en plein dedans.

Florent Brossard réalise une fois de plus une splendide mise en couleurs qui complète à merveille le dessin se Theo.

Au risque de me répéter, si vous n'êtes pas écoeurés par les multiples scènes de sexe et par le scénario, admirez le style graphique de Theo. Il en vaut la peine. La couverture de ce 3e tome vaut son pesant d'or !
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