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Critique de bdelhausse


Luis Sepulveda délivre un conte moral sur la signification du temps qui passe et le sens des mots qui servent à désigner les choses. Point de départ: l'escargot au centre du récit veut savoir pourquoi les escargots sont si lents. Et pourquoi les escargots n'ont pas de nom pour se désigner entre eux.

A cette seconde question, la réponse semble être "parce que ce sont les humains qui nomment les choses". Pas les escargots. Et pourtant, cet escargot va obtenir un nom propre, un nom à lui... mais (ironie des choses) ce mot, ce nom, est un mot donné par les humains. Il sera Rebelle. Tel le décide Mémoire, la tortue que Rebelle rencontre en quittant sa communauté.

Il quitte sa communauté? Oui, pour avoir des réponses à ses questions. Il a plein de questions. Celle sur la lenteur n'est qu'une question parmi tant d'autres. Rebelle a envie de connaître le monde, d'aller plus loin que son champ de dents-de-lion. A la vitesse d'un escargot évidemment. Donc en découvrant des détails que des animaux plus rapides ne verraient pas. En l'occurrence, les humains sont occupés à noyer le champs des escargots sous une chape de macadam.

Commence alors un long périple, à la vitesse de l'escargot, dans lequel Rebelle va conduire sa communauté vers de plus verts paturages.

La langue de Sepulveda est simple, pure, poétique et sans détour. Cela fait souvent mouche. Ah tiens, une mouche, voilà un animal qui ne figure pas dans ce conte...
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