AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sandre


Voilà que ça recommence : je ne peux pas attendre d'avoir fini ce bouquin pour en parler. Je suis quand même proche de la fin. Et puis finalement ce n'est pas si mal, je ne risque pas de la dévoiler, cette fin, même si je sais que ça ne va être tendre... Ce n'est pas plus mal aussi parce que je suis complètement dedans. Quand je suis en train de lire un roman qui me captive, il ne me lâche pas. La preuve...



Est-ce une histoire d'amour ? Je réfléchis... pas longtemps : oui, c'en est tout de même une. Construite sur le sexe, sur un désir immodéré de l'autre, et vécue essentiellement ainsi. Ça paraît cliché de dire qu'il est passionnel, cet amour. On peut mettre le mot « passion » à toutes les sauces. Et pourtant, s'il existe un exemple d'histoire d'amour passionnel, avec toute la part d'asservissement et de destruction qui lui est associée, c'est bien celui de Line et Henri. C'est bien une histoire d'Eros et de Tanatos.


Si, il y a un autre roman auquel celui-ci me fait penser, deux en fait, deux romans d'Aragon dont je me délecte aussi : « Aurélien » et « Les voyageurs de l'Impériale »...
Ce que j'aime entre autres dans « La fille de Hokwerda », c'est que son auteur fasse ainsi par le menu le récit des moments ou instants les plus intimes du couple, de tous les gestes qui les rendent dépendants l'un de l'autre, de ce qu'ils se prennent à désirer et à rejeter tout aussi fortement. L'auteur n'explique rien, aucun blabla psychologique : le récit et la description purs, leurs propres questionnements parfois et leur incapacité à trouver les réponses. Et cela suffit pour qu'on les comprenne tous les deux, cela suffit à rendre toute leur humanité : leur besoin de tendresse et de protection, le bien qu'ils savent se faire, leur refus (pour un rien ou parce qu'au contraire ils sont subitement lucides) et leur violence l'instant d'après.

J'ai dit : une histoire construite sur le sexe... Il y a autre chose : il y a aussi leur vide sentimental à tous les deux avant qu'ils ne se rencontrent. S'il n'y en avait eu qu'un à le ressentir, ce vide, et à avoir eu besoin de le combler aveuglément, cet amour ne courrait pas vers le drame que l'on sent inévitable. L'un des deux se serait réveillé avant.


Mais ils sont deux êtres solitaires, et souffrant de cette solitude, tous deux chargés d'un passé qui les influence et ne sachant pas comment vivre s'ils ne dépendent pas de quelqu'un, tous deux amoureux de l'amour même, tous deux déjà sur la ligne avant même de se connaître, et fatalement perdus parce qu'ils se sont rencontrés...


La tentative de Line de se décrocher, pour rechercher la stabilité avec un autre homme, est donc dérisoire. Les connaissant, eux-mêmes sachant jusqu'où ils peuvent aller l'un avec l'autre, cette tentative est illusoire.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}