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Critique de ileana


Cet ouvrage date de 2010. Un texte hybride : moitié technique, moitié philosophique. En première partie, des pages sur l'économie et la finance, c'est technique, il est question de conséquences de la crise de subprimes, avec de termes comme CDO et ABS ou alors assouplissement quantitatif (action des banques centrales).

D'autre part, dans la deuxième partie, des pages où l'auteur mène une réflexion sur un hypothétique modèle de société plus juste, en citant Hegel, Saint-Just, Tocqueville etc. La contradiction entre propriété privée et éthique semble au coeur de ces considérations philosophiques. Sur l'ensemble un ouvrage stimulant, l'approche heuristique est intéressante ; mais un peu plus de rigueur dans le cheminement de l'argumentation (moins de digressions) aurait été plus judicieux à mon goût.

Extraits :
La projection d'une nouvelle société : « faire un choix : continuer comme avant de lier les revenus au travail pour la majorité de la population, ou dissocier les deux » (Jorion imagine un revenu minimum pour tous). « Dans l'un ou l'autre cas, il faudra porter remède à la concentration du patrimoine et au mécanisme qui la produit inéluctablement. le défi n'est pas mince : un changement de civilisation. Rien de moins. » p 331-333

Les grandes figures de la Révolution française « se trouvèrent confrontées à des situations et à des contradictions qui évoquent celles qui nous interpellent aujourd'hui. [ ] Les points de convergence sont frappants : un désordre économique et financier profond, des tentatives successives de remise en ordre couvrant tout l'éventail des solutions possibles. [ ] Comme il y avait, à l'instar d'aujourd'hui, impasse, aucune approche n'était susceptible de débloque la situation, si ce n'était une révolution .[ ]
Aujourd'hui, les commentateurs préfèrent en général dresser un parallèle entre la situation présente et les années 30. [ ] Pourtant, une différence essentielle existe entre cette époque et la nôtre : des alternatives existaient alors. le communisme soviétique était en effet en place depuis dix ans, et les fascismes italien et allemand eurent tôt fait de prendre forme. Ces alternatives sont absentes aujourd'hui. Les utopies mêmes manquent à l'appel. de la même manière exactement qu'en 1789, quand les révolutionnaires n'ont pas de modèle plus récent vers quoi se tourner que la Grèce et la Rome antique ! Il leur faut donc inventer. A partir de rien. Tout comme nous aujourd'hui ». p315-316

Ci-dessous un extrait de la première partie de l'ouvrage, où il est question de la crise de subprimes et ses suites : « Publié en avril 2010 le nouveau livre de Michael Lewis [La Casse du siècle], relatait de façon détaillée la campagne entreprise par Wall Street quand il devient évident que les titres émis dans le secteur subprimes sombraient, et que le seul espoir de survie, pour ceux qui les détenaient en grandes quantités, résidait dans leur vente immédiate et, mieux encore, dans des paris portant sur leur perte, afin de réaliser un gain rapide pouvant rapporter des sommes plus élevées encore que le risque effectivement couru. »p123




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