Même si
Jorion manque singulièrement de modestie et que ses "je l'avais dit" , "comme je l'ai déjà écrit" toutes les 2 pages, ou encore le fait que les 3/4 de ses citations sont du
Jorion, finissent par agacer prodigieusement, c'est un très bon livre. Tout particulièrement le chapitre 3, « la science économique ». Et on sera édifié de lire à quel point les « grands » dirigeants des instituts financiers sont coupables d'un aveuglement criminel dès le chapitre 2 « le soliton ».
Qu'un anthropologue soit mieux placé que les économistes (les orthodoxes) pour prendre le recul nécessaire sur un siècle d'égarement ce n'est finalement pas si étonnant. Ce qui l'est davantage c'est que, comme les autres cris d'alarme poussés, comme les analyses pertinentes que l'on peut lire aussi chez certains économistes atterrés, sociologues critiques et autres citoyens attentifs, tout ceci restera lettre morte, même avec « la gauche » au pouvoir.
Les dernières pages, plus prophétiques, sont peut-être moins justes à mon sens, rien n'est moins sûr quant au fait que le temps de la solidarité soit devant nous, même si je l'aimerais autant que lui. Les valeurs aujourd'hui propagées et valorisées sont tout à l'inverse (le téléthon et les restos du coeur sont des arbres, des arbustes même). Et je crains que les préconisations réformatrices des dernières pages ne soient une erreur de stratégie. Ce n'est pas d'un coup de pouce dont la solidarité à besoin, c'est d'un coup de sang !
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