AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Eric76


C'est l'histoire d'une chute, d'un effondrement soudain, d'une débâcle intime. Clara ne savait pas qu'elle marchait au bord du gouffre. Elle, la princesse de ce royaume, menton levé, hauts talons qui claquent, tailleur ajusté, et toute cette flopée de certitudes brandie comme un étendard.
Elle travaille dans une entreprise performante, avec un vrai projet et un vrai esprit de corps. Collaboratrice dynamique, solide, qui ne compte pas ses heures… On peut tout vivre dans une entreprise : on peut s'y épanouir, s'y ennuyer à mourir, y pantoufler, ou bien y découvrir l'enfer…
Clara eut bien quelques moments d'incertitudes, de brusque fatigue, mais ces alertes furent vite balayées par ses inébranlables certitudes. Jusqu'à ce mauvais souvenir et cet évènement anodin de la vie quotidienne la contraignant à arrêter cette épuisante course de fond sans point d'arrivée.
Vient alors pour Clara le temps de la grande déchirure. La chute infernale dans un puit noir sans fond. La princesse de ce royaume se transforme en femme hagarde et transparente. « Une invisible égarée dans la foule ».
Esprit vide. Semaine lente. Existence à l'arrêt. « Vie de paramécie ». « Immobilité d'iguane ». La famille, les amis, l'homme qu'elle aime ne comprennent pas ce qui lui arrive. Ils l'aident, la soutiennent, l'engueulent, se retirent désappointés sur la pointe des pieds, reviennent. Rien n'y fait. Clara s'enfonce dans sa nuit, s'enferme dans sa terrifiante immobilité.
Il lui faudra revenir en arrière, loin derrière, presque aux origines, pour retrouver ce carrefour et emprunter cette fois le bon chemin. Puis recommencer à vivre. Tout doucettement.
Un roman âpre, dur, qui fait mal parfois. Un roman difficile à lire parce qu'il nous renvoie à nos propres incertitudes, à nos propres interrogations, à la vacuité de nos existences modernes. À notre marathon intime.
Un roman qui ne s'oublie pas.


Commenter  J’apprécie          1396



Ont apprécié cette critique (123)voir plus




{* *}