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Critique de Maldoror


Oyez ! Oyez ! Lisez la complainte du cycliste maudit au tatouage de diable, aux jambes de feu (des pattes, oui, mais des Pantani) qu'on appelait le pirate !

C'est une bien triste histoire dont la morale est que quand un héros en manque, ça finit pas toujours au mieux ! Pourtant ça partait tout ce qu'il y a de bien. Son nombre de victoires, sa gloire montaient en flèche au même rythme qu'il grimpait également en flèche et en danseuse les pentes les plus raides de tous les cols des environs à des allures même pas décrites dans le manuel. Et à force d'atteindre tous les sommets, ceux du cyclisme, des Alpes, de la vitesse à vélo en montée, de la gloire, du dopage et de la drogue, il s'est approché un peu trop vite de celui de la roche Tarpéienne (*). Et malgré son habitude des descentes à vélo et aux enfers, il y a perdu les pédales, puis la vie.

Je vous l'ai fait courte car le livre est tout petit avec peu de pages, écrites que dans un carré en plein milieu, et avec de tout petits chapitres de rarement plus d'une page. Bref, Jacques Josse, c'est pas Alain Decaux. Et c'est ce qui explique aussi que la vie de Marco Pantani n'est présentée que d'assez loin et de manière superficielle, même si nous avons malgré tout l'impression de le suivre au plus près comme avec une caméra qui le filmerait quasiment sous le nez. La narration de cette vie a probablement été reprise de ce que la presse disait de lui. Car notre pirate en danseuse ne s'épanchait pas beaucoup, semble-t-il. Solitaire sur le vélo, solitaire dans la vie. Donc, vous ne trouverez pas de scoops, sauf ceux, maintenant éculés, des Voici & co de l'époque.

Mais pour être franc, ce n'est pas grave. Car, ce petit livre est malgré tout très sympathique. Il est d'abord beau et original, avec une belle jaquette et une belle présentation sobre, innovante et chic. Et il est évidemment jaune ! Mais surtout, l'écriture est belle, notamment grâce à une justesse des mots et des expressions qui évitent toute fioriture et digression, et qui donnent une synthèse toute poétique aux phrases. Et surtout aussi, l'histoire est quasiment haletante ; ce qui n'est pas mal vus la taille du livre et l'absence de suspense à propos de cette existence et du dénouement de celle-ci. On imagine que le choix des épisodes de la vie de notre cycliste n'est pas étranger à cela. Car l'auteur arrive à nous le rendre sympathique, sans particulièrement faire preuve d'empathie, mais en insistant sur l'humanité du héros. Et au final, on est tout triste de cette fin et du gâchis de cette vie. :-(



(*) roche romaine fréquentée par tous les fumeurs de shit du Capitole dont un grand nombre, après moult pétards, a fini en bas plus rapidement que prévu et dans un sale état. D'où le nom. D'où l'expression connue.
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