AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bookycooky


2007 Chicago, un jeune agent immobilier, John Maloof cherche des anciennes photos pour illustrer un livre qu'il projette d'écrire sur un quartier de la ville. Au détour d'une vente aux enchères, il achète pour quatre cent dollars des cartons remplis de photos, planche-contacts, pellicules non développées négatifs et paperasses. Mais grosse déception ! Rien dans ces cartons qui puisse lui servir. Pourtant curieux, mais ignare sur la photo, il poste quelque deux cents clichés sur internet, pour avoir une idée de ce qu'il a dans les mains. Vu les réactions, il se rend compte qu'il tient quelque chose de rare......Ainsi débute la célébrité, la gloire et la reconnaissance posthume de l'oeuvre de Vivian Maier, photographe américaine d'origine française, sujet du dernier livre de Gaëlle Josse.

Viviane Maier personne ne l'a vraiment connue à part ses employeurs, chez qui elle travailla comme nounou . le reste c'est presque le néant. Un néant que Josse va combler à partir de ses photos, quelques témoignages et manuscrits et surtout avec son imagination.

Des photos en noir et blanc, surtout de l'Amérique d'après guerre, de nombreux portraits de clochards, ouvriers épuisés, ivrognes ramassés par la police, enfants, nourrices, vieilles femmes, enfants de la rue, couples, adolescents,......bref une majorité de démunis. Et surtout beaucoup d'autoportraits. Ce personnage complexe à la personnalité ambivalente, cette solitaire, vieille fille au passé familial désastreux, semble tenir par le biais de ces photos, jamais vues et exposées aux yeux d'autrui, un carnet intime d'une histoire qu'elle “tente de s'inventer, de se construire, elle qui ne possède rien, ni biens ni famille”.

Qui est la vraie Vivian Maier ? Vu les témoignages contradictoires, personne n'en saura rien, “seules ses photos parleront pour elle “. Et Josse ajoute « Peut-être sommes-nous tous condamnés, dans le regard de l'autre, à être, selon le mot pirandellien, un, personne et cent mille. »

J'ai un avis mitigé sur ce livre. Aprés la découverte de son histoire et le tapage médiatique autour, j'étais allée voir deux de ses expositions , différents lieux et dates. Personnellement j'aime beaucoup la photo comme art plastique, ca me fascine, c'est tout, aucune compétence particulière. J'ai trouvé les photos de Maier non dénuées d'intérêt, mais aprés un moment on s'en lasse. À mon avis elles n'ont rien d'exceptionnel pour mériter tout cet acharnement sur son oeuvre. Dans le livre de Josse, aussi j'ai senti comme un creux, un vide que même l'imagination et la prose de l'écrivaine que j'aime beaucoup, n'arrive pas à combler, surtout dans la première partie où on se perd dans des histoires de familles aux détails à mon avis sans intérêt. Dans la deuxième moitié du livre elle se rattrape insérant ses propres réflexions et instiguant un parallèle entre Meier et elle. Elle, écrivaine, Meier photographe, même travail, "faire passer un peu de lumière dans l'opacité des êtres, dans leur mystères, leur fragilité, dans leurs errances, et dire ce qu'on entrevoit, ce qu'on devine, ce qui se dérobe."
Bien que Josse a finalement réussi un livre intéressant sur un personnage quasi invisible, malheureusement il ne m'a pas touchée, émue pour autant. Je le conseillerais quand même, vu sa prose ( ayant un peu perdu ici de sa verve) et nos sensibilités différentes aux divers lectures.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Notabilia pour l'envoi de ce livre !
# Une Femme En Contre-Jour #NetGalleyFr

"L'oeuvre, nourrie de la vie, plus grande que la vie".
Commenter  J’apprécie          9318



Ont apprécié cette critique (82)voir plus




{* *}