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Critique de talou61


Madame Annie Jourdan ne prétend pas réhabiliter la terreur jacobine au nom de la légitimité populaire...
« La terreur, écrit Jean-Clément Martin, repose sur l'exaltation d'individus qui ont conscience de vivre un épisode essentiel de l'histoire et qui adoptent un langage et des aspirations véritablement révolutionnaires, mais irréalistes… Un langage radical, véritable code, est requis sous peine d'être suspect. »

Comme l'indique la première de couverture, " Rien n'est définitivement écrit. En histoire, plus qu'ailleurs".

De nombreux livres ont été rédigés sur la période de la Révolution française (1789-1799), et Madame Annie Jourdan parvient, grâce à ses connaissances, son analyse fine et son style clair, à nous intéresser à cette période.
Rédigé chronologiquement avec des chapitres courts, il est d'une lecture très facile ; les références bibliographiques et historiques comblent les spécialistes de la période.

Les aspects les plus novateurs :
- analyses politiques
- début en 1786
- la guerre extérieure et les "républiques soeurs"

Je souscris entièrement à son chapitre "L'oubli impossible" : la peur et la haine sont le moteur de la réaction thermidorienne. La peur provoque honte et perte de l'estime de soi et donc haine et colère envers qui en est la cause.
En raison de cette interminable violence et de ces haines farouches, les historiens ont pris aussi parti. Les thermidoriens furent incapables d'oublier ou de pardonner les maux endurés ou causés et ne parviennent pas à assumer leurs propres erreurs ni de de reconnaitre leurs responsabilités.
Ce déni explique pourquoi subsiste dans l'histoire française une mémoire conflictuelle. A la différence d'Athènes, ils ne parviennent pas à oublier, pardonner parce qu'ils sont mal à l'aise avec leur passé et leur présent. En accusant les Jacobins et Robespierre, ils échouèrent à assumer leur propre responsabilité ce qui accrut leur mauvaise conscience et perpétue les dissensions.
J'en finirai en rappelant les mots de Guyton-Morveau le 9 germinal an III (29/03/1795) :
"La postérité nous regarde : que dira-t-elle quand elle verra que le cri de la vengeance a tenu la place de la loi ?"


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