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Critique de Dionysos89


Dans cette société où les différences sont exacerbées, les espèces vivent pourtant en harmonie quand elles le veulent bien ; finalement, seuls leur égoïsme et leur envie (au sens de volonté d'avoir ce qu'a le voisin) les empêchent d'atteindre le bonheur. Cela ne vous rappelle rien ? Jul mise sur notre plus ou moins méconnaissance de nos propres affres et livre une nouvelle fournée de sa saga humoristico-préhistorique, Silex and the City : « le Néolithique, c'est pas automatique » !

Ce troisième tome se révèle beaucoup plus politique que ses deux prédécesseurs ; les blagues fusent à peine moins et les dialogues sont d'autant plus tranchants qu'ils font, quasi constamment, référence à de l'actualité particulièrement proche. le suivi de l'actualité devient alors un jalon indispensable pour en comprendre la subtilité, notamment tout ce qui tourne autour des débats sur l'égalité. Au Néolithique aussi, le « triple A » fait des ravages : entre Arriérés, Anthropophages et Analphabètes, cette société ne peut que vous rappeler quelque chose. Trop même, tellement chaque petit moment où celle-ci met en lumière ses différences exacerbées devient le prétexte d'un nouveau gag. Malgré tout, cela fonctionne et ce nouveau tome se lit une nouvelle fois très facilement.
Bien sûr, il est toujours amusant de voir la création de Flèches-Book, le « réseau social des chasseurs-cueilleurs », de voir arriver la fin du calendrier lémurien au 21 décembre -40012, de dénigrer les applications du nucléaire, tout comme son implication dans le marché du travail. Toutefois, à l'image du tome précédent, la fin est plus difficile. Une fois la catastrophe passée, nous pouvions nous attendre à quelque chose de plus abouti, encore une fois. À force de déballer des références parfois trop emmêlées, nous perdons un peu de vue l'idée de voir surgir un quelconque choix de la part de l'auteur. Dénoncer ce que tout le monde peut dénoncer, c'est bien ; proposer autre chose, même si c'est dans un contexte diamétralement différent mais volontairement proche, c'est bien sûr mieux.

Au bout du troisième tome, nous pouvions nous attendre à la construction d'une intrigue plus bâtie et davantage sur la longueur. Evidemment, les sketchs sont toujours aussi savoureux, mais risquent de lasser. Prudence donc.

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