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Critique de madameduberry


La disparition.. Un titre radical et sobre à la fois, pour nommer une des pires pertes qui soient: la perte d'un enfant. La disparition: un singulier pudique pour nommer la mort simultanée de deux fillettes lors d'un accident de la route. Ou, devrait-on dire, d'un homicide, ou un infanticide de la route.
Un livre qui n'est ni un brûlot, ni un pamphlet, ni une croisade, même si l'on sait que Geneviève Jurgensen s'engagea aussi dans la lutte contre la violence, ou la délinquance, routière. Délinquance bien faiblement sanctionnée à cette époque pas si lointaine,(fin des années 80) où les responsables par imprudence et notamment par excès de vitesse, de morts sur route, ne faisaient, même reconnus coupables et condamnés, pas un seul jour de prison avec sursis. Et où ils s'acquittaient de leur dette à travers une amende qui paraît très légère, sans même un retrait de permis. Je n'aurai pas l'outrecuidance d'élever la voix plus haut que cette mère endeuillée. Et je redoute les coups du sort, qui peuvent transformer chacun d'entre nous en bourreau, aussi bien qu'en victime. Mais je m'émeus avec G Jurgensen, du hasard terrible qu'elle ait eu un jour à s'acquitter, pour une faute vénielle, de la même somme que le jeune homme qui lui enleva définitivement ses deux enfants, si petites et si confiantes encore dans les adultes.
Rédigées sous forme de lettres, les étapes de son calvaire et de son retour à une vie pour toujours modifiée, sont inscrites dans un passé remémoré et un présent entrelacé à celui-ci. Avec une question obsédante, récurrente: combien ai-je d'enfants?Car G. Jurgensen et son mari auront deux autres enfants après la tragédie, dont l'histoire intègre l'existence et la mort des deux aînées, pour toujours les deux petites.
Avec une écriture exigeante et élégante, dans le respect des morts comme des survivants, y compris le responsable de la catastrophe, G Jurgensen s'adresse au lecteur et, sans que cela soit dit, à l'humanité, à laquelle nous appartenons tous , au-delà du bien et du mal.
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