La 3e guerre mondiale n'aura peut-être pas lieu, mais la guerre des espèces assurément, s'il faut croire ce thriller d'anticipation qui aborde une théorie en cours parmi les scientifiques depuis une quinzaine d'années, celle d'une éventuelle (et plausible) régression des espèces.
Pour étayer cet axiome, l'auteur (journaliste et docteur es sciences) a inventé un virus qui fait régresser animaux, plantes et hommes de plusieurs millions d'années.
Le scénario, captivant, se centre (surtout dans la 2e moitié du livre) autour les débats en hauts lieux (OMS, FAO, ONU...), mais une bonne partie de l'histoire se passe également « sur le terrain » (en Afrique, dans l'océan, en France...) avec (e.a.) un personnage principal féminin attachant, paléontologue têtue, mal perçue par la communauté scientifique à cause de ses idées avancées.
Si, à l'instar des transformations homme -> loup-garou, je n'ai pas trop souscrit à ces mutations accélérées des espèces (c'est physiologiquement impossible !), il n'en reste pas moins que cette fiction scientifique m'a passionnée à cause des sujets soulevés ; pandémie, désarroi des proches des victimes, les gouvernements incapables d'ententes et de coordinations, le rôle des laboratoires motivés par des bénéfices financiers, les différends et discordes sur l'éthique (un individu régressé à l'état de Homo
Erectus est-il encore un homme ou plus près de l'animal ?)...
Exception faite donc des métamorphoses chimériques, ce roman à la construction bien rythmée et d'un grand réalisme, m'a autant convaincue qu'il m'a fait froid dans le dos.