AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Alfaric


On ne va pas se mentir Masasumi Kakizaki est bien meilleur dessinateur que scénariste (mais quel dessinateur : c'est du bonbon pour les yeux et ses doubles pages dégage une classe de ouf ! ^^), donc sans surprise son travail est moins abouti en solo qu'en duo. Mais il a été à bonne école avec George Abe et s'il n'arrive pas tenir la distance sur les récits longs, ses récits courts son très efficaces car il connaît bien les vibes. Désormais maître de son destin, il s'éclate avec des récits dédiés à l'horreur, au western ou au peplum fantasy epicness to the max !
Avec la série en 5 tomes intitulé "Green Blood" il nous renvoie aux plus belles heures du western spaghetti, et si initialement elle emprunte énormément au film "Gangs of New York" de Martin Scorcèse (dialogues, explications, mises en scènes, situations dramatiques…), les influences sont multiples et le récit de gangsters dédié à la crapulerie évolue quand les frères Burns arpentent les grands espaces du Far West sur fond de gunfights à la John Woo et de bastons à la "Hokuto no Ken" ! ^^
Je note qu'entre les immigrés exploités, détestés et livrés à la pauvreté, les Noirs exploités, détestés et livrés à la pauvreté, et les Amérindiens exploités, détestés et livrés à la pauvreté, le mangaka se fait une joie de cracher à la gueule de l'American Dream… C'est de bonne guerre, vu que celui ne se prive pas de cracher à la gueule de l'humanité !


New York, 1865. Les immigrants européens attirés par le rêve américain sont entassés dans le 6e district, le pire bidonville du monde surnommé Five Points dans lequel la loi et la justice n'existent pas. Les rues sont contrôlées par les gangs des Grave Diggers et les Iron Butterflies qui exploitent la population pour payer leur écot aux autorités WASP, et les premiers en déclin parviennent à contenir les ambitions des secondes grâce au Grim Reaper, leur assassin attitré tout de noir vêtu et équipé d'un gunsword qui pour tous fait figure de croquemitaine (les amateurs de comics auront reconnu un Punisher dixneuvièmiste ^^). C'est dans cet enfer sur terre que Luke Burns tente de survivre en compagnie de son grand frère Brad véritable oiseau de nuit qu'il n'arrête pas de sermonner… Sans savoir qu'il s'agit du Grim Reaper, qu'il a vendu son âme au diable pour que lui puisse conserver sa bonté et son innocence, et qu'il a absolument besoin de lui pour ne pas basculer dans la folie… Mais un jour Kip le fils du boss mutile une jeune prostituée nommée Karen, qui serait morte sans l'intervention providentielle de Luke. le Grim Reaper doit alors faire un choix cornélien entre sa loyauté envers son mentor Gene McDowell et son affection pour son amante Emma qui s'est engagé sur la voie de la vengeance pour châtier le psychopathe qui a failli tuer l'amie qu'elle avait prise sous sa protection… le suspens est insoutenable ! Vite la suite !!!
En revenant sur l'enfance de frères Brad et Luke le mangaka fait de chouettes clins d'oeil à l'histoire des frères Raoh et Toki dans le manga culte "Hokuto no Ken", mais bon sang ne saurait mentir le Grim Reaper ressemble furieusement à Rei l'Etoile de la Justice du Nanto Suichō-Ken ! Et je me demande s'il n'a pas essayé de rendre hommage à Frank Miller, parce qu'il y a des personnages et/ou des passages qui rappelle fortement "Sin City"…
Commenter  J’apprécie          320



Ont apprécié cette critique (31)voir plus




{* *}