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Critique de le_Bison


Elle court, court, court dans la rue, le petit matin, la fraicheur de l'aube, le ciel qui vire du noir au rouge… La maison brûle, un bébé qui pleure dans ses bras, fumées noires et flammes rouges. Kiwako, comme prise d'une impulsion, a kidnappé Kaoru, et entame donc une longue cavale à travers le temps et le Japon. de cette action non préméditée, va s'instaurer une étrange relation mère-fille. Pendant des années, elles vont de lieux solitaires en lieux marginaux, pour éviter d'attirer l'attention sur elles. Au moindre doute, Kiwako change de camp et décampe vers un autre horizon, SA petite fille dans les bras, puis main dans la main. Ainsi la petite Kaoru grandira avec cette unique mère de substitution, ballotée d'un univers à l'autre. L'histoire d'une fuite éternelle, lorsque le soleil se couche et que seul le chant des cigales se fait entendre. Comme un air de bossa nova sur l'archipel.

Quelques années après, second acte. Je retrouve Kaoru adolescente, femme, bientôt mère et observe son point de vue, un peu perdue, forcément triste sur la première partie de sa vie avec si peu de souvenirs. Elle a le sentiment que cette femme, cette mère aimée et aimante de la première époque, lui a justement et malheureusement volé sa vie. Kana-kana-kana, le chant des cigales gronde dans le silence d'un procès. Comme les pleurs d'un saxophone soprano sous le bleu de la lune.

Un étrange roman de Mitsuyo Kakuta qui pose beaucoup de questions sur la parentalité, sur la construction de soi après une telle enfance, l'affection ou la peur vers les autres, sur l'instinct maternel et/ou son amour. Au final, un roman à découvrir plus pour sa teneur psychologique que pour son suspens. Une promenade dans la campagne, les îles japonaises, prendre un ferry et s'arrêter à quai. Et à lire pour le chant des cigales qui se confondent à une version plus folle que furieuse d'un jazz funk à la sauce Watanabe.
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