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Critique de Bouquissencia


Le résumé m'intriguant et promettant même quelques surprises, je me suis procuré ce livre en m'attendant à – pas vraiment à un coup de coeur – mais plutôt une révélation. Je me suis donc lancée tête en avant dans une lecture… fastidieuse.

Oui, fastidieuse est le bon mot pour décrire ce bouquin. Ce n'est pas de gaieté de coeur que je le dis mais c'est ainsi que je le perçois. le résumé nous dit déjà tout: une fille échange un baiser étourdissant avec un garçon, s'enfuit puis le retrouve quelques années plus tard avec, entre-temps, le décès de son fiancé et un deuil prolongé. La connexion qui les unissait autrefois est toujours présente et ils décident de l'explorer plus profondément. Bon, à ce stade, le plus gros de l'histoire nous est présenté et nous ne demandons alors plus qu'à découvrir l'évolution de la relation de Dahlia et River. Car nous pressentons immédiatement la suite des événements, aucun doute là-dessus. Mais malgré cela, nous souhaitons être surpris, happés par les émotions, bouleversés par leur connexion et surtout, nous rapprocher des personnages. Eh bien, rien de tout ceci ne m'est arrivé. Et je vous l'explique plus en détails.

Tout d'abord, le livre m'a semblé horriblement long, et plus particulièrement à partir du moment où Dahlia se met en couple avec River. Avant cela, je suivais l'histoire patiemment – avec un certain appétit à dire vrai -, mais ensuite, je n'étais pressée que d'une seule chose: achever le livre et passer à autre chose. Je me rappelle même qu'au bout d'un certain temps, j'ai regardé la page que je lisais (ce devait être vers la page 195, il me semble) puis en jetant un coup d'oeil aux pages restantes, je me suis demandée ce qui pourrait bien se passer pour justifier ce nombre de pages. Car dès que nos deux tourtereaux couchent ensemble pour la première fois, l'histoire devient plate. Ils filent une vie parfaite, avec cette connexion unique d'âmes-soeurs entre eux, et tout ne se résume plus qu'au désir et au sexe. Brutal mais vrai. J'ai eu un manque cruel d'action, d'émotion… Je voulais plus et j'attendais en vain une poussée d'énergie pour faire vivre le récit. Les seuls rares moments où un problème – même assez conséquent – apparaissait, il était balayé en coup de vent et on retombait instantanément dans l'ennui. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que leur attirance, leur « connexion » est THE élément principal de l'histoire, laissant le peu restant aux oubliettes. D'où le titre du livre… Mais si la déception face à l'histoire était cuisante, ce n'est rien à côté de celle que j'ai ressenti face aux personnages.

Il est donc temps d'analyser un peu les personnages. Et je préviens tout de suite qu'aucun n'a réussi à faire vibrer complètement mon coeur mou de romantique – hormis River mais de façon très superficielle. Je commence par Dahl – Dahlia -, la jeune femme endeuillée et assaillie par la douleur qui redécouvre le désir. Je vais faire court (sinon, je risque de consacrer une bonne soixantaine de ligne à son sujet): cette femme est un nid de contradictions et de remords à elle toute seule. Prenons des exemples pour illustrer mes propos. Elle décide que la période de deuil est terminée et choisit d'aller de l'avant avec River puis brusquement, elle change d'avis, estime qu'elle trahit la mémoire de son ex-fiancé et hop ! encore un revirement et elle se jette dans les bras de River. Une fois, c'est pardonnable mais pendant trois quart du livre ? Non. Tout comme le fait qu'elle ne cesse de comparer Ben et River jusque dans les moindres détails, aussi insignifiants soit-ils. Je comprends qu'elle a vécu une triste période et que la perte de son fiancé lui pèse, mais aller jusqu'à comparer puis juger que Ben n'était pas ci, n'était pas ça, et que River, lui, était ceci ou cela, c'est vraiment lourd. Surtout lorsque cela s'étend sur le livre dans sa quasi-totalité. J'avais souvent l'impression qu'elle n'aimait pas autant Ben qu'elle le prétendait et que sa vie était à la limite du pénible à ses côtés… Pour en dire plus, Dahlia est un personnage très prévisible, très répétitif dans ses pensées et gestes, et – pour ma part – exaspérante. Elle ne m'a absolument pas ravie ce que je trouve franchement dommage car, au vu de son passé, elle aurait pu être réellement attachante. Passons maintenant à River Wilde. Ah, River… C'est tout bonnement la perfection incarnée. Si, si, je vous l'assure ! Un homme au corps de rêve (comme Dahlia ne cesse de nous le rappeler) ? Parfait ! Un homme qui vous dit au moins trois fois par chapitre combien vous êtes belle, splendide, merveilleuse ? Parfait ! Un homme qui ne cesse de vous prouver son amour en passant à l'acte toutes les vingtaines de pages ? Parfait ! Un homme qui vous réconforte, qui vous comprend et dont la vie entière ne tourne qu'autour de vous ? Parfait ! Vous l'aurez compris, c'est l'homme idéal. Heureusement que l'auteur nous fait cadeau de son point de vue sur les quelques chapitres à la fin du bouquin, sinon je commencerais à croire que c'est un spécimen d'une toute autre planète ! Car c'est grâce à ces quelques chapitres que j'ai appris à l'apprécier. Il est « humanisé ». Je suis enfin arrivée à le voir comme un humain, avec des défauts, des incertitudes et des émotions. On découvre alors que derrière son visage amusé et confiant se cache un tout autre homme. Un homme incertain des sentiments de sa compagne, anxieux à l'idée de la perdre et surtout, un homme ayant des secrets qu'il refuse de dévoiler à celle-ci. Je me suis vraiment sentie proche de lui à ce moment-là et je regrette seulement que nous n'ayons pas eu droit à son point de vue tout au long du livre…

Une autre chose m'a également fait tiqué par rapport aux personnages: le manque de personnages secondaires. Ils n'apparaissent qu'en début de livre puis de façon plus importante vers les trois quarts du bouquin, mais le reste du temps, nous sommes enfermés dans la bulle de Dahlia et River. Cela se fait ressentir et accentue encore plus intensivement la lassitude provoquée par le comportement mièvre et répétitif des deux amoureux. Un manque que certains pourraient ne pas trouver si dérangeant que ça mais ce fut mon cas.

Pour finir, je voudrais parler un peu de l'écriture. Je ne sais pas si c'est la traduction ou si c'est l'auteure, mais il y a beaucoup de répétitions – ce qui ne passe pas inaperçu selon moi – et le vocabulaire est assez pauvre. Non pas que je recherche systématiquement dans un livre une plume « sophistiquée » mais j'apprécie une belle écriture, fluide et plaisante à lire. Ce que je n'ai pas trouvé dans cette lecture.

En résumé, Connected n'est pas une romance que je recommanderais, sauf si vous aimez les histoires simples et sans prises de tête avec amour à volonté… Et même si l'auteure à réussi à titiller ma curiosité en fin de livre, je ne pense pas m'acheter le second tome mais plutôt l'emprunter à une amie… La seule chose qui m'a plu dans ce bouquin, ce sont les références musicales qui expriment les pensées et les sentiments des personnages. Je raffole des livres qui le font et c'est un véritable bonheur pour moi ;)
Lien : https://lesoupirduroman.word..
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