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Critique de Dionysos89


Le Cobra du Nil, premier tome de la série La dernière Reine de Patrick Weber, a d'emblée un thème ambitieux, mais confus : retracer, sous forme de fiction historique, les moments douloureux de la dernière reine d'Egypte, la fameuse Cléopâtre VII qui s'allia à Jules César, puis Marc Antoine, avant de mourir dans des circonstances plus que tragiques.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que pour lire cette bande dessinée sans être perdu, il faut déjà avoir bien révisé son histoire de l'Egypte tout comme sa chronologie, car aucune indication ne nous est fournie pour situer les personnages dans le temps, dans l'espace pas beaucoup mieux, ni (surtout) pour tenter de cerner qui est qui parmi la volée de personnages qu'on subit plus qu'on ne les suit.
Dans la nature même du scénario, on peut franchement trouver à redire aux choix faits dans cette bande dessinée. Les auteurs font véritablement passer les personnages pour des gens cruels, uniquement menés par leur ambition, ou bien complètement stupides, voire les deux à la fois. le meilleur et pire exemple est sans aucun doute Ptolémée, le frère de Cléopâtre, qui est dépeint comme un malade mental doublé d'un sadique sans foi ni loi. Historiquement, il fut loin d'être sans reproches, mais un peu de mesure n'aurait pas fait de mal ici. de plus, il faut voir comment Cléopâtre parle de son père ! À défaut de correspondre ou non à une quelconque réalité historique, on dirait surtout qu'elle cite un manuel d'histoire du siècle dernier !
Pour finir, (j'avais l'impression d'y aller déjà fort, mais attendez, ce n'est pas encore fini !) il faut ajouter à tout cela de lourds problèmes logiques dans la conception de cette bande dessinée. Déjà, il y a clairement un problème avec l'enchaînement des cases : certaines ne se suivent pas, des ellipses sont mises n'importe où sans qu'on sache pourquoi, c'est vraiment étonnant comme procédé dans une bande dessinée qui paraissait de qualité au premier abord. du coup, chaque case peut paraître vraiment importante à retenir, sans pour autant que le style en sort grandi, loin de là. Il y a, en plus de cela, quelques problèmes graphiques, pour exprimer la colère notamment : les visages sont alors tout déformés, ce n'est pas très agréable à voir, surtout quand on se raccroche à n'importe quoi pour tenter de poursuivre la lecture jusqu'à la fin. Enfin, et on retombe sur des problèmes de scénario, Pompée et César font leur apparition sans autre explication aucune : sans parler de chaos, on peut dire qu'on est perdu du début à la fin. Finalement, on est en droit de se demander si les auteurs n'ont pas carrément oublié des pages et on leur pardonnerait ces oublis car pas mal d'explications seraient les bienvenues !

En conclusion, autant une bande dessinée sous forme de fiction historique a normalement son intérêt pour combler les trous de mémoire de l'Histoire, autant celle-ci n'en a pas, d'intérêt véritable. Une grosse déception donc : à force de voir les auteurs amonceler, dans un fouillis sans nom, des éléments péchés ça et là, au hasard de lectures approximatives, je comprends pourquoi la série s'est arrêtée au deuxième tome… (et pourquoi pas dès le premier d'ailleurs ?)
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