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Critique de Alfr


Ce livre fait l'effet d'une gifle.

Une gifle syntaxique d'abord : les phrases sont totalement déstructurées. le sujet pas toujours présent, comme s'il n'avait d'autre choix que de s'effacer ou de s'égarer.

Au fil des pages, cette claque se justifie.

Morgann, le narrateur, est engagé dans la guerre de Yougoslavie. On se demande d'ailleurs pourquoi et lui n'en est pas loin non plus « on venait d'arriver les deux pieds dans la guerre. Les forts en bec, les idéalistes, les égarés comme moi. ».
Il est un jeune étudiant en provenance de Rennes 2. le décalage est monstrueux entre ces deux mondes « Dans les facs, on cause, on s'en raconte, on en fait des lois et des serments. On est tous à gauche et révolutionnaires ».
Cette guerre, il la verbalise moins, il n'y arrive pas vraiment, mais pourtant le lecteur se la prend de plein fouet.
Il suit les défenseurs de la « Grande Serbie », par l'intermédiaire de Dejana aux « beaux yeux bleus délavés par la sueur, les larmes, la pluie, le grondement ». C'est cette fille qu'il suivra pour nettoyer la Krajina des « Crocros »

On assiste alors à une descente aux enfers, où il ne parviendra pas à dompter le diable. Parce que oui, la guerre, ça rend dingue, violent. Encore une claque.

Héros / Anti-héros ? la frontière s'effrite; on le juge, l'analyse, le critique. Puis on l'écoute hurler des vérités, on se remet en question, on ferme le livre, on réfléchit, on pense à Ferdinand Bardamu dans Voyage au bout de la nuit….

Enfin, après une première partie dans la bout, la merde, la violence, la mort ; le lecteur retrouve ses marques.

D'abord parce qu'il s'habitue à la syntaxe, ensuite parce que Morgann retrouve la France. C'est là où il tentera de dompter le diable qui a grandi en lui. Mais pas comme tout le monde, car les diables, si on les retrouve aussi facilement que les chiens, on ne les éduque jamais vraiment…

Merci aux éditions du Toucan et à Babelio pour cette pépite. Enfin, surtout, merci à Morgann Katioucha. En espérant le retrouver assez vite sur les étagères des librairies.
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