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Critique de Altervorace


Les succès d'édition ne me heurtent pas et je n'ai pas d'idées préconçues à leur propos. Il suffit d'ailleurs d'aller voir de plus près CulturoVoraces pour se rendre compte de cela… Je n'ai jamais cru à une dichotomie entre littérature et ventes, ni entre littérature dite blanche et littérature de genre. Il y a des pépites dans les best-seller, il y a aussi des ouvrages que j'ai détestés, il y a de grands romans dans les rayons littérature et des récits qui m'ont terriblement déçu… Et puis je crois qu'il faut arrêter de croire que le succès est une trahison à l'art. le mythe des poètes maudits a fait beaucoup de mal… Vraiment. Un auteur, un peintre, un compositeur, peu importe la forme de l'art, les artistes travaillent souvent pour montrer, pour partager et – attention je vais être vulgaire – pour gagner de l'argent. Ouais, carrément… du coup, lorsqu'un bouquin est visible partout et qu'il a trouvé un large public, ça me donne parfois envie de le lire. Alors je ne vais pas te mentir ami-lecteur, j'ai connu lait et miel à cause de son retentissant succès...

Bon le nombre de lecteurs ne peut pourtant pas suffire à me décider… Faut pas pousser. Par contre j'aime la poésie. Je l'ai même aimée avec passion dans ma jeunesse… Avant de la délaisser pour me tourner presque exclusivement en direction du roman. Soyons francs, la poésie ne fait plus tellement vendre… Il suffit pour s'en convaincre de se rendre dans n'importe quelle grande surface culturelle et contempler la taille, minuscule, du rayon dédié… Un recueil qui remporte le succès et les suffrages ? Je ne pouvais pas passer à côté…

Avant toute chose, soulignons que j'ai lu lait et miel en français, donc la traduction de Sabine Rolland. Il me sera par conséquent difficile de juger de la rythmique tout ça tout ça…

Après ma lecture, je suis restée mitigée. Dubitative même… Alors que la grande force de lait et miel reste sa thématique, avec un vrai fil rouge qui rend l'ouvrage d'une cohérence parfaite sur le fond, je dois avouer que concernant la forme j'ai trouvé cela très très inégal. Certains textes m'ont émue, presque blessée, et sont d'une force poétique incroyable, comme :
tu me dis de me taire parce que

mes opinions me rendent moins belle

mais je n'ai pas été faite

avec une légèreté sur la langue

pour être facile à avaler

j'ai été faite lourde

moitié lame moitié soie

difficile à oublier

et pas facile à comprendre (page 32)

A contrario certains poèmes alignent les lieux communs et m'ont déçue par leur facilité. C'est le cas page 22 :

j'ai eu des rapports sexuels dit-elle

mais je ne sais pas

ce que veut dire

faire l'amour

Ouais… Trouve moi plus cliché que ça ami-lecteur… Tout l'ouvrage oscille entre sublime et commun, entre force et faiblesse. Rupi Kaur était très jeune lors de la parution de lait et miel, seulement 22 ans, alors je ne vois pas cette lecture comme une déception. Les quelques pépites que j'ai savourées montrent que cette poétesse a beaucoup de talent et travaille son écriture. Mais c'est un talent en devenir, un talent qui n'a, sans doute, pas pris toute sa mesure. Je sais que, depuis, elle a publié deux autres recueils poétiques et je pense les lire à l'occasion, histoire de voir de quelle manière cette artiste a évolué…
Lien : http://altervorace.canalblog..
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