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Critique de reveline


le roman de Kay Kenyon exige du lecteur une attention soutenue de tous les instants. J'avoue avoir eu quelques difficultés à rentrer dans l'histoire, ce n'est qu'aux abords de la centième page que j'ai vraiment réussi à pénétrer dans ce futur indéterminé où une technologie avancée et les progrès des hommes en matière de physique quantique ont permis de domestiquer (ou presque) le cosmos pour y établir des routes commerciales. Certains passages entièrement consacrés à la physique quantique et aux mathématiques, explicités dans un métalangage un rien obscur, pourront en désarçonner plus d'un. Personnellement, je suis restée hermétique à la plupart des explications scientifiques mais au final cela ne s'est nullement avéré gênant pour la compréhension globale de l'intrigue. Pas d'inquiétude donc si comme moi vous décrochez un peu parfois. de plus, je n'ai pas eu l'impression qu'il s'agissait là d'une érudition de façade ou un du charabia pour faire savant. On sent que tout ceci a été longuement réfléchi.

J'évoquerai en premier lieu ce que j'ai le plus apprécié dans le roman : son univers. L'univers de « L'Entier et la Rose » est extrêmement riche et possède d'étroites résonnances avec l'univers d'une autre saga célèbre dans la galaxie entière : Star Wars. Kay Kenyon dote son univers d'une géographie, d'une faune, d'une flore d'une politique et d'une culture incroyablement inventives. Allant jusqu'à en retracer la création et lui offrir son propre langage : le lucent. Elle va jusqu'à retracer la genèse (qui ressemble vaguement à la création de la terre telle qu'elle est décrite dans la Bible) de cette dimension parallèle à la nôtre : L'Entier.

Ce monde voisin du nôtre et pourtant terriblement différent est gouverné par les seigneurs Tarigs, ces créatures ressemblant à des mantes religieuses sont inquiétantes et repoussantes à souhait et constituent l'une des plus grandes réussites du roman. de même que la manière dont la religion est perçue et abordée sur L'Entier. le concept de l'homme-dieu et du Dieu cruel dont il faut à tout prix détourner le regard sur d'autres avec des prières est véritablement génial. Oui, car sur L'Entier, on prie pour ne pas attirer l'attention de Dieu au contraire de la pratique de la religion terrestre.



Les peuples de L'Entier se distinguent par leurs caractéristiques physiques. La plupart sont des êtres pensants bien que pourvu d'enveloppes animales. Ces créatures de par leur apparence se rapprochent d'un agglomérat de diverses animaux terrestres et forment un bestiaire inédit et fascinant.


Un autre point fort du roman, ce sont ces paysages impressionnants et désolés de L'Entier qui sont si bien décrits par l'auteure qu'ils coupent le souffle. Ce ciel de lave, ces roches volcaniques, cette rivière aux eaux spatio-temporelles constituent une géographie aussi mystérieuse qu'inquiétante.

J'ai aussi beaucoup aimé la beauté exotique des Chalins, l'originalité des moyens de transports empruntés par les personnages au long de l'histoire et le fait que la technologie extraordinairement avancée des Tariqs soit une technologie écologique fondée sur l'utilisation des ressources naturelles et la génétique.


Kay Kenyon emprunte à la civilisation chinoise pour bâtir un univers parallèle passionnant à l'ambiance à la fois médiévale, orientale, totalitaire, utopique et futuriste. L'atmosphère qui se dégage de ce mélange assez inédit est étrange, à la fois attractive mais aussi très dérangeante parfois.

Le lecteur a à la fois un pied sur L'Entier et un pied sur la Rose (la terre) en permanence, ce qui lui confère un agréable sentiment d'omniscience. Face à la guerre qui s'annonce, il a un pied dans chaque camp adverse et cela lui permet de prendre la pleine mesure des enjeux.


Les personnages sont assez nombreux mais je n'ai pas eu de souci pour parvenir à les distinguer les uns des autres. Quinn/Dai Shen, Anzi, Sidney, Cho ... atteignent des sommets de complexité, sont exaltés aussi bien leurs qualités que leurs défauts et l'on a beaucoup de mal à les cerner même au terme du roman. On ne s'attachera pas forcément à eux mais tel n'est pas le but recherché par l'auteure, je pense. Elle vise avant tout à créer des personnages aussi insaisissables que solides et marquants. Et la quête intime du héros Titus Quinn/Dai Shen ne peut pas laisser insensible ou indifférent de même que la douloureuse difficulté de ses choix.


Sur le fond ce premier tome d'une nouvelle saga de science-fiction est quasiment irréprochable. En revanche, sur la forme quelques petits défauts sont à signaler. Si le récit est équilibré, l'intrigue aurait gagnée à être plus condensée et la fin raccourcie car elle s'étire un peu trop en longueur.

Pour conclure et malgré mon manque de références en la matière, je lis peu de science-fiction, la forme et le contenu sont vraiment très bons et nous avons affaire à de la très bonne SF, pour le peu que j'en sache sur le sujet.


Lien : http://labibliothequeanuages..
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