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Critique de Catwowo
Que c'est agréable de tomber sur un livre tout à fait par hasard et de s'en trouver bouleversée par son contenu. Je n'avais jamais entendu parlé d'Anaïs, de ses tisanes ou du film-documentaire qui lui a été consacré il y a quelques années et pourtant, son histoire gagne à être connue. C'est un destin somme toute ordinaire, le parcours d'une femme parmi tant d'autres, mais sa poésie, sa vulnérabilité et sa franchise en fait une affranchie passionnante. Loin d'une simple chronique de la vie à la ferme, Anaïs nous conte son parcours pour réaliser le projet d'une vie : avoir sa propre exploitation. Un projet qu'elle porte à bout de bras, avec une pugnacité admirable, malgré les doutes, les hésitations, malgré l'acharnement du milieu agricole à vouloir la reléguer à son rôle de femme dans son acception la plus dépassée, malgré les difficultés administratives et ses incohérences, et le manque de considération de l'État et de la société. Anaïs, c'est une femme qui n'entend pas se laisser marcher sur les pieds mais qui admet l'aide des autres, assez honnête pour admettre qu'elle n'y arrivera pas toute seule. Elle m'a attrapé par la main et m'a fait jouir de tout ce que la nature a de plus merveilleux à offrir : les couleurs, les odeurs, les textures. Un récit olfactif qui éveil les sens, et invite à s'interroger sur la place des femmes, sur l'écologie, le consumérisme et sur l'essence même du bonheur. Un récit remarquable écrit de la plume d'une femme sans prétention et pourtant si admirable... bien malgré elle.
