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Critique de Lynxette


Je l'ai fini...
J'ai l'habitude, afin de capitaliser mes lectures, de prendre des notes.

Ce qui m'a marqué c'est le sentiment d'impuissance face au deuil et le syndrome "super héro" que développe la narratrice envers Léa. Mettant, par la même, son propre chagrin entre parenthèse. J'ai trouvé cela particulièrement juste l'ayant personnellement vécu au décès du père de ma petite soeur. Ce syndrome qui vous fait vous sentir coupable et redevable, comme si pour oublier ou ne pas penser à sa propre peine, on essayait d'exorciser celles des autres (le s est volontaire: il n'y a pas une peine mais autant de peines qu'il y a de personnes).

"N'est-ce-pas plutôt culturel qu'instinctif de vivre?"
C'est une question (peut-on finalement la qualifier d'affirmation?) qui intervient dans les dernières pages du bouquin qui m'a particulièrement parlé. Je ne développerai pas plus je vous laisse à vos réflexions.

Le style est très fluide, c'est un point de vue interne: l'histoire est racontée au travers du regard de la narratrice. La narratrice se pose beaucoup de questions auxquelles on n'a pas forcément de réponses.

"Le travail du deuil se fait malgré lui, la marée se retire doucement, chaque jour nouveau apporte quelques secondes supplémentaires de sursaut de vie, de sérénité, ou d'oubli fugace"
J'ai adoré cette phrase et la métaphore sur la marée. Marée qui est un processus inébranlable, cyclique et intemporel.

On trouve quelques phrases bien senties qui ramènent à la dur réalité:
"Anne est morte en quelques minutes, contre moi, je lui caressais la tête, remontais ses cheveux tout en essayant de glisser dans sa culotte, entre ses fesses, ce maudit suppositoire."
On peut imaginer que ça laisse des traces à une gamine de 15 ans...

Quant à la relation entre Léa et la narratrice c'est assez fossé car sans deuil: pas de relation. Quand quelqu'un meurt on n'a besoin de se raccrocher à la vie par n'importe quel moyen. le sexe, la drogue et autres joyeusetés en font partis. Quand la narratrice parle de relation
Inenvisageable
c'est qu'elle l'a envisageait des centaines de fois justement!

"Jure ! [moi] Jamais faire l'amour ensemble même si on en crève d'envie... J'ai juré. Et jure-moi que Louise n'a pas souffert, qu'elle n'a pas senti qu'on lui tirait dessus... J'ai juré."

C'est magique cette phrase et ça témoigne des imbécillités qu'on peut sortir pour aider quelqu'un. Autant la première partie on peut y croire et s'y tenir mais la deuxième partie de la phrase on se dit : pour rassurer quelqu'un on dirait n'importe quoi et donc on se dit de suite que ça finira par coucher ensemble.

Quant à la fin je vois ça comme l'envole du papillon...

PS: une autre phrase qui m'a plu:
L'amour ne se partage pas: il s'ajoute
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