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Critique de panurge


Le travail présenté ici traite des classes sociales dans une région paysanne très catholique. On y découvre ce qui lie ces femmes et ses hommes au nazisme, ce que leur inspire la conduite des membres du Parti, ce qu'elles et ils sont prêts à défendre et leur attitude vis-à-vis de la Question Juive.

Il y a au sein des milieux conservateurs (majoritairement présents au sein de la paysannerie et catégories professionnelles rattachées à la « bourgeoisie») beaucoup plus de points de convergence que de divergence. La classe ouvrière est beaucoup moins concernée car très étroitement surveillée pour des raisons idéologiques et pratiques.

La « divergence conservatrice » réside dans le conflit Parti-Eglise. le nazisme, idéologie fascisto-raciale paganiste, heurte dans leurs croyances chrétiennes une foultitude de bavaroises et bavarois. Là l'Etat nazi plie devant l'opposition populaire, d'ailleurs vraiment courageuse.
La "Lutte du crucifix" enlevé ou maintenu dans les classes, l'exigence du maintien de l'enseignement confessionnel, le réflexe humaniste de protestation devant l'action « T4 » (liquidation physique des malades mentaux et des infirmes cérébraux) font reculer les "petits Hitler" bavarois.
Cette opposition ne se révèle tolérée que parce que qu'elle ne compromet pas la "Weltanschuung" hitlérienne.

Les convergences se font sur la lutte contre le Bolchevisme, la restitution à l'Allemagne du rang revendiqué, la Foi dans le Fuhrër, la haine de l'Etat démocratique constitutionnalo-parlementaire, le refus d'une certaine modernité (l'esprit Volkisch), le traitement de l'opposition politique par l'incarcération dans des camps de concentration (Dachau est construit en 1933 pour y emprisonner des Politiques), la liquidation par la violence non légale de l'opposition des SA à Hitler (La Nuit des Longs couteaux en juin 1934).
Il y a donc globalement une vraie convergence entre le peuple allemand, ici bavarois, et l'Ordre Nouveau.

La Question Juive, pilier porteur de l'idéologie national-socialiste, n'intéresse personne. le Régime se rappellera de l'indignation, liée à la vision des dégâts et à une personnalisation des victimes lors de la "Nuit de Cristal", pour faire en sorte que, sur un terreau d'antisémitisme "modéré" (pas d'intégration des femmes et hommes allemands de confession juive dans la "Communauté Nationale mais pas de violences physiques dirigés contre eux) les juives et juifs bavarois, d'ailleurs peu nombreux, soient exclus, dépersonnalisés, déportés et effacés simplement du paysage sans que personne se sente touché.. Cette phase finale avant l'extermination survenant durant les années de guerre où le devoir de cohésion s'impose de lui-même, l'Affaire passe aux oubliettes.

Le constat d'Ian Kershaw est d'autant plus inquiétant que le propos est nuancé fondé sur une analyse approfondie des faits et des statistiques, non influencé par des visions "extrêmes" allant du "tous militants fanatiques" à "pauvre peuple soumis à la peur et à la répression".
Les Peuples même cultivés, voire "civilisés" ont décidément beaucoup de difficultés à assumer la part de Liberté (cet état si précieux) consubstantielle aux Démocraties Libérales Occidentales.
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