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Critique de OverTheMoonWithBooks


Ce roman s'ouvre sur l'enfance du narrateur. D'abord fils d'un paysan modeste mais heureux de ce qu'il a, il est contrait à l'exode rural et Issa et sa famille atterrissent dans un quartier pourri d'Oran (Jenane Jato) après qu'un caïd ait mis le feu à ses récoltes. Petit à petit, gagné par le désespoir, Issa boit et devient l'ombre de lui-même devant les regards désespérés du narrateur (Younes) et de sa mère.
Cette première partie est très émouvante et est servie par une écriture très fluide. Difficile de rester de marbre face à cette relation père-fils avec un père totalement dépassé et sans repère à donner à son fils ; coincé entre les lois "ancestrales" de la vie des villages algériens et la vie citadine dans une colonie française.

Peut-être qu'à cause de cela j'ai beaucoup trop attendu du roman, car par la suite, cette lecture est allée de mal en pis. La deuxième parle de l'adolescence de Younes et l'éveil (dans tous les sens du terme) qui l'accompagne. En plus de découvrir qu'il n'est plus un petit garçon mais devient un homme, il découvre qu'il est un Arabe dans un pays où ses semblables sont colonisés et se retrouvent souvent dans des situations moins enviables que la siennes. Mais heureusement, grâce à son oncle qu'il l'accueille il parvient à tomber sur les "bonnes fréquentations" qui lui permettent d'être l'Arabe sympa (type l'épicier en bas de la rue).
Cette partie-là pouvait encore passer bien que trop inutilement descriptive et longue, mais la suite… Entre l'histoire d'amour ridicule et dégoulinante d'eau de rose écoeurante et la description des pieds-noirs comme des joyeux lurons pas si méchants que ça … NON ! pas possible pour moi !
D'accord, l'heure est à la réconciliation entre Français et Algériens. Et tous les protagonistes de cette Algérie française avaient tous en commun d'être très attachés à l'Algérie , ok. Mais, est-ce que ce n'est pas un peu facile d'aimer un pays où on n'est qu'invité avec les droits de dictateur ? Avec le droit d'humilier et mépriser (voir tuer) ses autochtones sans risques de représailles ? Où tout nous revient de droit du fait qu'on n'est pas un indigène ??? En oubliant au passage qu'en France on n'était qu'un gros beauf… Si après ça on n'aime pas ce pays, c'est qu'on fait vraiment le difficile !

J'avoue avoir, sans aucun doute un parti pris, sachant que dans ma famille les pieds noirs sont "peu appréciés" disons … Mais même sans ça ! Si on regarde juste l'aspect littéraire, pour moi, ça n'a pas collé.

Et pour parler de l'adaptation cinématographique, il faut avouer qu'en dehors de quelques libertés ("adaptation" oblige) , il est très fidèle au roman. En dehors de quelques jolies images et quelques répliques percutantes (sans oublier la chanson d'Idir au générique) : le film m'a autant agacé que le livre.
La recette du succès est simple finalement : un fond d'Algérie, un brin de guerre d'indépendance, des louches d'amour à la guimauve dégoulinant et d'orgueil. Et le tour est joué !

Je me doute que cette critique en fâchera quelque uns , mais chacun son opinion. Tant mieux pour ceux qui ont passé un bon moment avec cette lecture, mais pour moi c'était une mauvaise pioche.
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