AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de krzysvanco


Deuxième génération fut pour moi un roman graphique et autobiographique très agréable à lire et donnant un autre regard sur la Shoah : comment a-t-elle été vécue non par les survivants mais par leurs enfants
Michel Kichka est en effet le fils d'Henri Kichka, seul rescapé de sa famille des camps d'extermination nazis, bien connu en Belgique pour avoir témoigné de son expérience dans les écoles et avoir accompagné des voyages à Auschwitz.

le livre nous relate l'enfance de l'auteur, enfance toujours hantée par ce qu'a vécu son père, ce n'est pas une description des camps mais plutôt les effets de la Shoah sur la seconde génération qui ne l'a pas vécue. Cela commence par le non-dit et les interrogations. Son père ne parle pas de sa famille, mais oppose à la vie de ses enfants la vie dans les camps. Mais c'est quoi les camps ? Qui lui a écrit un numéro sur les poils ? Michel cherche les réponses dans les livres et ses nuits sont hantées de cauchemars.
Au pensionnat , son père exige qu'il soit le meilleur - « Je n'ai pas pu finir l'école à cause des Nazis alors sois toujours le premier de classe ! « , cela représente pour lui une revanche sur Hitler.

Tout l'ouvrage est plein d'anecdotes, certaines humoristiques. d'autres plus émouvantes ou tragiques. Et les questions fusent : « Ne suis-je pas voué à toujours le satisfaire en compensation de ce qu'il a vécu ? Se libère-t-on jamais du traumatisme des parents ? »

Michel partira en Israël.

Un événement métamorphosera son père qui commencera alors - mais de manière quelque peu inappropriée - à parler de ce qu'il a vécu, à l'écrire, à faire visiter Auschwitz, à essayer d'y entraîner son fils.

le portrait du père est décrit honnêtement, sans l'idéaliser, en n'hésitant pas à montrer ses travers, sa propension à tout rapporter à lui.

Un roman graphique avec des dessins à la ligne claire, un roman combinant moments d'émotion et moments de la vie quotidienne, où le fils essaie de comprendre son père.

PS
Henri Kichka, est décédé récemment (en avril 2020) de la Covid-19. Son fils en l'annonçant a déclaré : « Un petit coronavirus microscopique a réussi là où toute l'armée nazie avait échoué. »



Commenter  J’apprécie          444



Ont apprécié cette critique (43)voir plus




{* *}