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Critique de lecassin


Nous sommes en 1310, à Paris, dans le Marais…
Paris dont l'atmosphère est trop souvent empuantie, non seulement par manque d'hygiène, mais aussi, trop souvent par l'odeur du bucher.
1310, Philippe le Bel, Roi de France règne d'une main de fer sur une France forte, mais dont les caisses sont vides… et la révolte qui gronde en Artois. C'est également la période où l'inquisition condamnera les Templiers au bucher et les amants des Princesses Royales à être écorchés et démembrés en place publique.

« Au milieu de tout ce beau monde attendri » chantait Brassens, « une petite fée avait fleuri »… En guise de fée, on découvrira Maheut la rousse, une très jeune fille qui, un beau matin à l'heure du laitier, frappe à la porte du clos des béguines, cette « communauté » de femmes célibataires ou veuves appartenant à une organisation quasi monastique que l'Eglise ne voit pas d'un si bon oeil, en ces temps où l'hérésie se décrète plus qu'elle ne se démontre…Maheut y sera recueillie par Ysabel et Agnès, son assistante à l'hôpital.
1310, précisément le 1er juin, c'est aussi l'année où fut brûlée Marguerite Porète, une béguine, elle aussi, condamnée pour son ouvrage « le miroir des âmes simples » … Maheut est recherchée ! Humbert, un ombrageux franciscain est sur ses traces. Il se rendra coupable d'un odieux chantage. Quel sont les liens entre Maheut et Marguerite Porète ?

Très attiré par cette période, découverte à travers l'oeuvre de Maurice Druon, il y a bien longtemps, c'est avec enthousiasme que j'entame cette lecture dans le cadre d'un club de lecture. Bien m'en a pris ! Tout d'abord parce que cette époque me fascine et plus encore parce que cette « nuit des béguines » me permet de découvrir une organisation dont j'ignorais l'existence : le béguinage et les béguines. Mieux : une intrigue très bien ficelée et structurée qui laisse le lecteur accroché à sa lecture. Ajoutons à cela une prose très élégante et on obtient un ouvrage qui offre une grande facilité de lecture ; une prose qui accorde une large place aux odeurs, que ce soient celles des simples ou des fleurs du jardin d'Ysabel, mais aussi celles des miasmes de la rue, des caves ou des cachots, les odeurs de vêtements mouillés ou corporelles… Sans oublier celles des bûchers...

On l'aura compris : « La nuit des Béguines » est un de mon premier coup de coeur de 2018. Ça commence fort !
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